Une mort qui ne conclut rien
Et le ciel se reflétait sur sa tombe.
Une succession de périodes sous lesquelles, après un certain intervalle, rien de ce qui soutenait la précédente ne subsistait plus dans celle qui la suivait, ma vie m'apparut comme quelque chose d'aussi dépourvu du support d'un moi individuel identique et permanent, quelque chose d'aussi inutile dans l'avenir que long dans le passé, quelque chose que la mort pourrait aussi bien terminer ici ou là, sans nullement la conclure, que ces cours d'histoire de France qu'en rhétorique on arrête indifférement, selon la fantaisie des programmes ou des professeurs, à la Révolution de 1830, à celle de 1848, ou à la fin du Second Empire.
Albertine disparue, chap.2, Marcel Proust.