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éloge de la mollesse

Restrictif

26 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref, #Politiquement vôtre

Jean-Luc Mélanchon

.

Il y a peu, Jean-Luc Mélanchon déclarait : " Avec les communistes, j'irai jusqu'à la mort. Mais attention, je ne ferai pas un pas de plus."

 

 

 

 

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Monsieur Hulot

24 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref

Photo Gérard Dubois

Photo Gérard Dubois

 

Pour Monsieur Hulot, nous allons être obligés de changer si nous ne voulons pas disparaître. En fait non, ça ne se passera pas comme ça. D'abord, nous allons disparaître, et ensuite nous changerons.

 

 

 

 

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L'esprit d'à propos

20 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'instant qui vient

Encore debout / toujours assis - photo Gérard Dubois

Encore debout / toujours assis - photo Gérard Dubois

 

Il y a des gens, ils parlent, ils savent donner cette impression qu'ils ont déjà pensé de longue date à tout ce qu'ils sont en train de dire. Leur pensée est sans doute profonde comme un caveau. Chaque idée doit y être rangée, étiquetée avec soin et disponible pour revenir en surface à l'instant précis où elle doit être utilisée dans la parole.

Je trouve ça absolument épatant, je les envie beaucoup ; moi qui appartient à cette vaste communauté des éternels-pris-au-dépourvu, les toujours-recalés-de-l'instant-présent.

 

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A Man Needs A Maid

15 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Des traductions

A Man Needs A Maid
Paroles et traduction de «A Man Needs A Maid» 
Album Harvest, 1972
A Man Needs A Maid (Un Homme A Besoin D'une Servante)

 

 

My life is changing in so many ways

Ma vie a tellement changé
I don't know who to trust anymore
Je ne sais plus à qui faire confiance
There's a shadow running thru my days
Il y a une ombre qui court dans ma vie
Like a beggar going from door to door.
Comme un mendiant de porte en porte

 

I was thinking that maybe I'd get a maid
Je pensais que je pourrais avoir une servante
Find a place nearby for her to stay.
je  trouverais un endroit pas trop loin pour qu'elle y vive
Just someone to keep my house clean -
Simplement quelqu'un pour tenir ma maison propre
Fix my meals and go away.
Préparer mes repas et s'en aller


A maid - A man needs a maid.
Une servante - Un homme a besoin d'une servante

 

It's hard to make that change

C'est dur de faire que ça change
When life and love turns strange and old

Quand la vie et l'amour te rendent étrange et vieux

To give a love, you gotta live a love.

Pour donner de l'amour, tu dois vivre un amour
To live a love, you gotta be part of.
Pour vivre un amour, tu dois faire partie de l'amour.


When will I see you again ?
Quand te reverrai-je ?

 

A while ago somewhere I don't know when
Il y a un moment quelque part je ne sais plus quand
I was watching a movie with a friend.
Je regardais un film avec un ami
I fell in love with the actress.
Je suis tombé amoureux de l'actrice
She was playing a part that I could understand -
Elle jouait un rôle que je pouvais comprendre
 

A maid - A man needs a maid.

Une servante- Un homme a besoin d'une servante

 

When will I see you again ?
Quand te reverrai-je ?

 

 

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L'acmé d'une carrière

14 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

                                                À votre service - photo Sylvie Paponnet.

 

L'autre jour, un petit groupe d'élèves a frappé à ma porte à l'heure de l'apéritif. Ils voulaient avoir plus d'informations à propos de ce que j'avais appelé "le grand dilemme de la princesse de Clèves". Je leur ai dit que ça pouvait bien attendre jusqu'à demain. Non ça ne pouvait pas attendre jusqu'à demain. J'ai donc passé trois bon quarts d'heure à leur expliquer dans le détail "le grand dilemme de la princesse de Clèves". Trop mignon.

À la fin, ils voulaient même un questionnaire à faire pour le lendemain, pour mieux comprendre, m'ont-ils dit. Mais là, j'ai vraiment dit non. Tout de même, il y a des choses qui ne se font pas. 

 

 

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Drive my car

13 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Des traductions

Il attend sa star - Gérard Dubois par Yannis Bautrait

Il attend sa star - Gérard Dubois par Yannis Bautrait

Paroles et traduction de "Drive My Car"

Album – Rubber soul (1965)

Drive My Car (Conduis Ma Voiture)

 

 

Asked a girl what she wanted to be

J'ai demandé à une fille ce qu'elle voulait faire plus tard

She said baby, can't you see

Elle a répondu, chéri, tu ne le vois pas ?

I wanna be famous, a star on the screen

Je veux être célèbre, une star de l'écran

But you can do something in between

Mais tu peux avoir ton rôle dans l'histoire

 

[Chorus]

[Refrain]

Baby you can drive my car

Chéri, tu peux conduire ma voiture

Yes I'm gonna be a star

Oui, je vais devenir une star

Baby you can drive my car

Chéri, tu peux conduire ma voiture

And maybe I'll love you

Et peut-être que je t'aimerai

 

I told the girl that my prospects were good

J'ai dit à la fille que mes perspectives d'avenir étaient bonnes

And she said baby, it's understood

Et elle a répondu, chéri, c’est tout vu

Working for peanuts is all very fine

Travailler pour des cacahuètes, c'est bien beau

But I can show you a better time

Mais moi je te propose une meilleure façon de prendre du bon temps

 

[Chorus]

[Refrain]

 

Beep beep'm beep beep yeah

Beep beep'm beep beep yeah

 

[Chorus]

[Refrain]

 

I told the girl I can start right away

J'ai dit à la fille alors je peux commencer tout de suite

And she said listen babe I got something to say

Elle a répondu, écoute, chéri, j'ai quelque chose à te dire

I got no car and it's breaking my heart

Je n'ai pas la voiture, et ça me brise le coeur

But I've found a driver and that's a start

Mais j'ai trouvé un chauffeur, et c'est déjà un début

 

[Chorus]

[Refrain]

 

Beep beep'm beep beep yeah... 

Beep beep'm beep beep yeah... 

 

 

 

 

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Il repassera par là

8 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

Ciel blanc et noir parapluie - photo Gérard Dubois

Ciel blanc et noir parapluie - photo Gérard Dubois

 

À la terrasse d'un café, ce que j'aime énormément, c'est voir passer quelqu'un, et le voir repasser en sens inverse quelques minutes plus tard. Parce que là, il me donne des indications sur sa vie, ses occupations, peut-être habite-t-il non loin d'ici puisqu'il va et revient et ne se contente pas de simplement passer. Du coup la foule anonyme me devient pour un court instant plus familière.

Mais ce que j'adore encore plus, c'est quand ce quelqu'un passe dans un sens, et un peu plus tard, repasse dans le même sens ! Parce qu'alors là, comment a-t-il fait ? Comment cela a-t-il été rendu possible ?  Soudain, il peut vraiment y avoir du mystère dans ce monde.

 

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Dissidence secrète

5 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Julie Eloy

D.D.  Dissidence Discrète

D.D. Dissidence Discrète

 

Photos - Sylvie Paponnet

Texte - Julie Eloy

 

En tout cas moi, c'est le petit matin et c'est vrai qu'il faut se perdre là...

 

Si comme un homme en costume vous arrivez ?

Moi, dans ma flaque, nous serons trempés...

le prix des places n'est pas cher, banal, mais si vous saviez écoutez...

moi, comme lui, on n'écoute plus...

 

 

Le bateau s'envole

Le bateau s'envole

 

Le bateau s'envole et seule moi ai pu un jour le voir...

le retrouver c'est mon cœur retrouvé et par delà mon esprit...

qui scintille comme il disparaît, voit naître le passé et le présent troublé.

 

Mais le futur, serrer les dents et n'y voir clair, à chaque coup, c'est la même chose, la même dérive, comment font-ils, le bateau à vapeur et ses rescapés, pour faire de la haute-voltige, de l'ultra-son.

Je reste clouée donc avec ma lanterne, ce serait candide si un jour nos talents se démontraient, se réunissaient...

 

 

En tout cas moi, c'est le petit matin

En tout cas moi, c'est le petit matin

 

 

ciao le plus irréel rêve qui est réel...

si vous paraissez dans le ciel obscur, je retourne dans l'obscurité, d'accord. En tout cas moi, c'est le petit matin et c'est vrai qu'il faut se perdre là...

le spectacle est agité, nerveux, baroque, et l'on a perdu d'avance, la clef de tous les chefs d'oeuvre, c'est de retrouver le chemin par soi-même, d'y voir un chiffre en puissance...

presque à chaque pas, on est dépossédés ! Le saurait-on qu'on manque son chiffre, son numéro, sa naissance, son nom... alors on tremble et on suit ce qu'on n'est pas. Si ce n'est pas le manque

d'inspiration c'est la dimension qui n'est pas respectée. Notre propre corps a des limites, des manières et ce serait injuste pourquoi ne pas dire un crime de nous empêcher d'être nous-mêmes... et il n'y a toujours que de faux-exemples. C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'exemple, que c'est nous l'exemple...

 

 

bateau céleste   vs   navire vikingbateau céleste   vs   navire viking

bateau céleste vs navire viking

 

 

Ce spectacle, s'il vous plaisait a des allures funèbres, oui, il nous l'apprend, que serait cette palissade sinon ? Ne le sachant, je m'y suis cachée et sans doute ne m'a-t-il pas aperçue et je ratais cette scène. Je naviguais dans un bateau céleste et je me croyais dans un navire-viking...

mes rêves lointains s'abandonnèrent comme une épave et cela devint un vaudeville avec une lettre au feu, des avions en feu et une brume, me disais-je, interminable...

 

 

 

mais le bateau reste toujours un mystère

mais le bateau reste toujours un mystère

 

je préférerais voir un film muet mais le bateau reste toujours un mystère et c'est ce qui nous pousse à vivre et à mourir...

si par hasard vous m'avez vu rêver et que moi le sauriez-vous jamais ?

 

Ce trouble mais

Je ne le déchiffrais

qu'à l'heure

Ou rêveuse comme rêveur

s'endorment et si se rappelaient

Les jours je les recompterais

Et si comme moi on décelait

Les meilleures données

Rêve ou réalité

Ce serait lié.

 

L'instinct de l'autre nous surprend comme nous n'en sommes pas sûrs et nous regardons ce miroir comme si nous l'avions finalement attendu … et s'il nous précède l'aveu nous semble incorrigible et s'il est dans nos rêves cela se devine ou se révèle...

malvenu donc de s'abstenir, subsisterait la cavalière qui ne s'est pas présentée et à qui l'on dit adieu.

Qu'il me faudrait alors être désobligée laissant mes cartes dans le feu qu'on croit... et le présent, si c'était mieux... sempiternel...

une vie ne se partage pas mais elle devrait... comme un songe qu'on devient...

 

 

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En Blasphémie occidentale

3 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Christologie

photo Gérard Dubois -  Fervente auréolée d'un joli béret, devant Christ crucifié

photo Gérard Dubois - Fervente auréolée d'un joli béret, devant Christ crucifié

 

On n'y pense pas suffisamment, sinon même pas du tout, et c'est regrettable, mais la crucifixion, cette image si familière, est une représentation à dimension hautement blasphématoire.

En effet quel est son sujet ?

Rien moins que l'agonie ou la mort d'un dieu ! On peut mesurer encore aujourd'hui le scandaleux qui touche à la représentation du sacré (le sacralisé ou même le sacralisable). Il y a toujours très vive en nous une crainte que quelque chose de cet ordre s'affiche, prenne forme sous nos yeux, une peur qui vient du fond des âges de voir représenter l'irreprésentable.

D'autant plus, pour la crucifixion, que la mort du dieu est représenté dans son extrême trivialité. La mise en croix était un supplice à la fois très commun et infamant infligé par les Romains aux criminels.

L'Église a longtemps été très réticente devant la charge scandaleuse de cette représentation qui n'est autorisé et n'apparaît qu'au 5ème-6ème siècle. Auparavant, le Christ était figuré sous la forme de l'Agneau pascal. Grégoire de Tours, lorsqu'il en voit une des premières à Rome, la considère comme une profanation. Et dans les tous premiers siècles, les seules crucifixions connues sont, semble-t-il, l'oeuvre de païens, ces mécréants, qui dessinent des graffitis de la scène pour se moquer du dieu chrétien.

 Lorsqu'elle devient enfin et officiellement regardable, la représentation, à l'origine blasphématoire, possède cette capacité, comme pour mieux se conjurer elle-même, de se multiplier à l'infini. Alors ce qui était précédemment, l'objet d'une "terreur", relève, dans la séquence suivante, d'un culte, d'une adoration.

 

Il semblerait donc que la représentation de la crucifixion en dise beaucoup sur l'étrange tolérance au blasphème qu'on observe sous nos latitudes.

 

 

Additif.

Qu'y a-t-il de commun entre les premiers Chrétiens qui ne voulaient pas voir de représentation de la crucifixion, les Musulmans qui ne veulent pas voir de représentation du prophète et beaucoup de personnes dans le monde, dont moi, qui se sont dit, dans un premier temps, à propos de la photo du petit Aylan étendu sur la plage de Bodrum : "Non, moi, je ne veux pas voir ça" ?
Dans ces trois cas, on retrouve la peur de porter un regard qui désacralise, un regard qui rend profane ce qui devrait rester sacré, c'est-à-dire ce qui doit rester sinon invisible, du moins hors de portée du regard. En tout cas irreprésenté.
À partir de là, une réflexion : Le renversement d'une image-tabou (interdite) en image-totem (signe de ralliement) a pris plusieurs siècles, dans un cas, et à peine une journée dans un autre, alors que pour les contemporains de chacune de ses images, elles sont d'une égale intensité, autant qu'on puisse en juger en risquant l'anachronisme.

 

 

 

 

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Christologie (suite)

2 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Christologie

Piss Christ, 1987 - Andres Serrano

                   Piss Christ par Andres Serrano - Crucifix plongé dans un bocal d'urine

 

" Jésus urine mais ne défèque point. "  - (Concile d'Éphèse, 431) 

Parmi les vingt-et-un conciles qui ont scellé le destin de la chrétienté, celui d'Éphèse (le 3ème) est tout à fait central ; il va statuer sur la nature du Christ.

On a deux thèses en présence, celle de Nestorius, archevêque de Constantinople, et de ses partisans et celle de Cyrille d'Alexandrie, représentant du pape et de la position officielle de l'Église.

Au nombre des arguments en jeu dans le débat, les fonctions physiologiques du Christ ne comptent pas pour rien : "Jésus urine mais ne défèque point" représente la thèse officielle. Contre les Nestoriens, il s'agit d'illustrer la double nature du Christ réunie en une seule personne. À la fois humain, il urine, comme tout un chacun, mais il ne défèque point ; c'est son côté divin. En une seule personne, il est en fait 50% humain et 50% divin.

Alors que pour Nestorius, si le Christ a également une double nature, deux personnes coexistent harmonieusement en lui. L'une humaine à 100% et l'autre divine à 100%. Si bien que du point de vue des fonctions physiologiques, Jésus-Christ, dans sa version humaine, urine et défèque, comme nous tous, et dans sa version divine, il ne fait ni l'un ni l'autre. Pour cet archevêque, et on peut lui donner raison, la nature du Christ ne se divise pas, elle ne se fractionne pas en 50/50 et pourquoi pas dans ces conditions en 40/60 !

Un autre argument engagé dans le débat est celui du nom de Marie. Il est pris dans les mêmes logiques opposées. Pour la thèse officielle, Marie a engendré une personne avec une double nature. Dans ce cas, c'est la nature divine qui l'emporte, et Marie doit être déclarée "Mère de Dieu". Avec Nestorius, Dieu qui est incréé, ne peut pas s'être laissé prendre dans la génération. En fait la question de la naissance est vite résolue parce que Marie a en réalité accouché d'une personne dont la nature est à 100% humaine, tandis que la deuxième personne, dans sa nature divine, déjà là, donc, voletait sans doute autour de la scène. Marie doit alors être appelée "mère de l'homme Jésus".

On le voit, la solution nestorienne est bien plus élégante et séduisante. C'est pourtant lui qui sera démis de son épiscopat, anathèmisé, condamné comme hérétique et à l'exil.

Nestorius m'est sympathique. Déjà rien que pour son nom de Nestorius ! Mais aussi pour ses idées. Il est à ranger dans la grande communauté des perdants magnifiques.

 

 

Additif.

La christologie : étude de la nature du Christ. Chacun d'entre nous devrait en être un peu spécialiste. Tenez, par exemple, il y a aussi les monophysistes ; ils pensent que le Christ n'est en possession que d'une seule nature divine et rien d'autre. Alors ceux-là hérétiques de chez hérétique ! On en croise un dans la rue. Les doigts en croix, tout de suite.

**********

Au 5ème siècle, Jésus est représenté triomphant : "Droit, majestueux, vêtu d'un long manteau royal, les yeux ouverts,  bien vivant et vainqueur de la mort ", Jacques de Landsberg.
Du 6ème au 9ème siècle, il pourra aussi être vêtu d'une longue tunique descendant jusqu'au pied, le colobium. Et là c'est sa nature divine qui affronte la Passion, contrairement aux idées de Nestorius.

 

évangeliaire de Fabula - Christ en colombium, 6ème siècle.

évangeliaire de Fabula - Christ en colombium, 6ème siècle.

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La lumière du futur

2 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #De la poésie

Photo Gérard Dubois - Des enfants jouent sous la brise printanière

Photo Gérard Dubois - Des enfants jouent sous la brise printanière

Pier Paolo Pasolini - Les cendres de Gramsci (extrait), 1954-1956

 

 

Ce qui pleure, c'est ce qui change, même si

c'est pour être meilleur. La lumière

du futur ne saurait cesser un seul instant

de nous blesser : elle est là, qui nous brûle

dans chacun de nos actes quotidiens...

 

Et on sent bien que pour ces êtres

vivants, au loin, qui crient, qui rient

dans leurs véhicules, dans leurs mornes

ilôts de maison où s'évanouit

le don perfide de l'existence -

cette vie n'est qu'un frisson;

 

présence charnelle, collective;

on sent l'absence de toute religion

véridique, non pas vie, mais survie

- plus joyeuse peut-être que la vie - comme

un peuple d'animaux, dont le secret

orgasme ignore tout autre passion

 

que celle du labeur de chaque jour :

humble ferveur que vient parer d'un

air de fête l'humble corruption.

 

 

Et ce qui pleure, c'est ce qui change, même

si c'est pour être meilleur. La lumière

du futur ne saurait cesser un seul instant

de nous blesser : elle est là, qui nous brûle

dans chacun de nos actes quotidiens...

 

Et pas très loin, parmi les pavillons

proscrits, en bordure des collines, ou au milieu

d'immeubles, pareils à des mondes, des enfants

jouent, légers comme des haillons, sous la

brise, non plus froide, mais printanière.

 

La vie est bruissement, et ces gens qui

s'y perdent, la perdent sans regret,

puisqu'elle emplit leur coeur : on les voit qui

jouissent, en leur misère, du soir : et puissant

chez ces faibles, pour eux, le mythe

se recrée... mais moi le coeur conscient

 

de celui qui ne peut vivre que dans l'histoire

pourrais-je désormais oeuvrer la passion pure

puisque je sais que notre histoire est finie.

 

 

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Nestorius est mon copain

1 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Christologie

 

Il l'est au moins pour deux raisons :

La première. Si pour lui, Jésus possède deux natures dans deux personnes différentes, comme on l'a vu précédemmant, alors sa thèse se trouve en rupture avec la logique d'Aristote. 

En effet pour celle-ci, la vérité réside uniquement dans deux possibilités. On l'a trouve soit en A, soit en B. C'est une logique qui obéit au principe de non-contradiction. A et B ne peuvent pas être vrai en même temps, même si la vérité peut passer de l'un à l'autre alternativement. Quand A est vrai, B est faux et réciproquement.

C'est précisément sur cette base logique que Cyrille et l'Église, à Éphèse en 431, veulent décréter la nature du Christ. Une nature binaire, en somme, munie de deux petits clapets. Tantôt, l'un s'ouvre sur sa nature divine, tantôt l'autre laisse s'exprimer sa nature humaine.

 

Avec Nestorius, c'est très différent ; sa nature christique a plus d'ampleur. Jésus est à la fois tout humain Et tout divin. Soudain, la conjonction ET sourit alors que OU fait grise mine. 

Dans sa lettre de réponse à Cyrille, Nestorius écrit : "Observe comment les saints pères ont posé qu'on ne divise pas ce qui se rapporte à la filiation (l'humanité de Jésus) et la seigneurie (la divinité du Christ)" et plus loin "la génération et la Passion qui sont présentées dans les Saintes Écritures ne sont pas celles de la divinité mais de l'humanité du Christ". C'est l'homme Jésus qui a souffert sur la croix, sa souffrance n'appartient qu'à sa nature humaine et n'affecte pas sa divinité.

Il y a donc une troisième possibilité pour la vérité de voir le jour. La thèse de Nestorius n'est plus régie par cet autre principe de la logique aristotélicienne, déduit du premier. Le principe du tiers-exclu. Avec cette troisième solution rendue possible, (elle n'est plus exclue), les deux natures ne sont plus sous la dépendance l'une de l'autre. Elles peuvent varier l'une sans l'autre, et surtout elles peuvent co-exister. La personne du Christ ne se divise plus. Or dans une division, l'un des termes a bien une emprise sur le second. Mais là il ne court plus le risque d'être corrompue. La nature divine n'a pas à pâtir de la nature humaine. 

C'est bien là l'essentiel, et à partir de cette position, Nestorius, qui n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, peut faire un procès en calomnie à son adversaire,  lancer ses contre-anathèmes.

 

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Phénomènes météorologiques

1 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref

Photo Gérard Dubois - Les Sablettes

Photo Gérard Dubois - Les Sablettes

À Deauville, quand on voit le Havre, c'est qu'il va pleuvoir. Et quand on ne le voit plus, c'est qu'il pleut
À Toulon, quand on voit les Sablettes, c'est qu'il fait beau, Et quand on ne les voit pas, c'est qu'il va faire beau.

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