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éloge de la mollesse

Le riche et le pauvre

20 Juillet 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Politiquement vôtre

Nuances de gris - photo Gérard Dubois

Nuances de gris - photo Gérard Dubois

 

Et s'il n'y avait pas de vases communicants entre les riches et les pauvres, c'est-à-dire si ce n'était pas en appauvrissant les pauvres que les riches s'enrichissent. Terrifiant comme idée, non ! En tout cas plutôt iconoclaste. 
La preuve en serait : Ce n'est pas parce qu'on appauvrira les riches qu'on enrichira les pauvres.

 

Quoiqu'il en soit, le principal souci du riche est avant tout d'imiter plus riche que lui, dans le but, bien évidemment on le comprend, d'accéder à un niveau de richesse comparable à ce dernier.

C'est ce qui occupe son esprit avant tout autre considération.Et symétriquement le principal souci du pauvre est d'imiter tout aussi pauvre que lui.

 

On entend dire souvent que l'ascenseur social ne fonctionne plus. Mais c'est une image. Ça veut simplement dire que désormais le modèle du riche ne fonctionne plus comme modèle imitatif pour le pauvre. Celui-ci refuse d'imiter cet autre qui est connoté péjorativement comme élite. Le riche est devenu un contre-modèle.

 

 


 

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Sketches of Life

19 Juillet 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Des traductions, #Gérard Dubois

 

Happiness  is a warm gun.

And tho' she feels as if she's in a play
Et elle se sent comme une comédienne
She is anyway.
Elle l'est de toutes les  façons

Penny Lane, Paul Mc Cartney, 1967

 

 

 

 

 

Penny Lane (Penny Lane)

 

In Penny Lane there is a barber showing photographs
Dans Penny Lane il y a un barbier qui montre des photos
Of every head he's had the pleasure to know.
De chaque tête qu'il a eu le plaisir de connaître
And all the people that come and go
Et tous les passants qui vont et viennent
Stop and say hello.
S'arrêtent pour dire bonjour.

 

On the corner is a banker with a motorcar,
Au coin de la rue il y a un banquier avec une automobile.
The little children laugh at him behind his back.
Les petits enfants rient de lui dans son dos
And the banker never wears a mack
Et le banquier ne porte jamais d'imper
In the pouring rain, very strange.
Quand il pleut à verse, c'est très étrange

 

Penny Lane is in my ears and in my eyes.
Penny Lane est dans mes oreilles et dans mes yeux
There beneath the blue suburban skies
Là sous le ciel bleu de la banlieue
I sit, and meanwhile back
Je m'assois et je prends du recul

 

 

In penny Lane there is a fireman with an hourglass
Dans Penny Lane il y a un pompier comme un sablier
And in his pocket is a portrait of the Queen.
Et dans sa poche il a une photo de la Reine
He likes to keep his fire engine clean,
Il aime bien garder son camion de pompier propre,
It's a clean machine.
C'est un camion propre

 

(trumpet solo)
(solo de trompette)

 

Penny Lane is in my ears and in my eyes.
Penny Lane est dans mes oreilles et dans mes yeux
A four of fish and finger pies
Pleine de poissons à quatre sous et de doigts fourrés
In summer, meanwhile back
En été, et je prends du recul.

 

Behind the shelter in the middle of a roundabout
Derrière l'abri, au milieu du rond-point
The pretty nurse is selling poppies from a tray
La jolie infirmière vend des coquelicots sur un plateau
And tho' she feels as if she's in a play
Et elle se sent comme une comédienne
She is anyway.
Elle l'est de toute façon

 

In Penny Lane the barber shaves another customer,
Penny Lane le barbier rase un autre client
We see the banker sitting waiting for a trim.
On  voit le banquier attendre son tour
And then the fireman rushes in
Et voilà le pompier qui entre en trombe
From the pouring rain, very strange.
Sous la forte pluie, c'est très étrange


Penny lane is in my ears and in my eyes.
Penny Lane est dans mes oreilles et dans mes yeux
There beneath the blue suburban skies
Là sous le ciel bleu de la banlieue
I sit, and meanwhile back.
Je m'assois et  je prends du recul


Penny Lane is in my ears and in my eyes.
Penny Lane est dans mes oreilles et dans mes yeux
There beneath the blue suburban skies,
Là sous le ciel bleu de la banlieue


Penny Lane.
Penny Lane
 

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Nietzschéen

19 Juillet 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref, #L'individu et la société

L'armée des ombres  photo - Gérard Dubois

L'armée des ombres photo - Gérard Dubois

 

Le plein midi par lequel les hommes tombent dans le monde. À la verticale, sans concession, d'un bloc, de plein droit et en toute légitimité. Chacun son tour. Son tour viendra.

 

 

 

 

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Platonique

16 Juillet 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref, #au regard de l'éternité

Photo - Gérard Dubois

Photo - Gérard Dubois

 

Mais quel est ce jeu qui consiste à nommer ces ombres que nous prenons pour des formes et qui ne sont que des illusions ?

 

 

 

 

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Les faux procès

6 Juillet 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Politiquement vôtre

Tout d'abord un petit rappel, Macron a dit (discours de la halle Freysinet,  27/06/2017) : "Ne pensez pas une seule seconde que si vous réussissez vos investissements ou votre start-up la chose est faite, parce que vous aurez appris dans une gare, et une gare , c'est un lieu où l'on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien, parce que c'est un lieu où l'on passe, parce que c'est un lieu qu'on partage (...) et si nous oublions cela en voulant accumuler dans un coin, on oublie d'où l'on vient et où l'on va".‬

 

S'il y a une critique à faire à ce discours, c'est l'emploi du présent à la place du conditionnel. "Des gens qui ne seraient rien" à la place de "des gens qui ne sont rien", et là aucune polémique ne voyait le jour. Mais bon !‬

‪Sinon, oui, le sens général de ce discours est une mise en garde à ceux qui pensent réussir et qui ne verraient pas plus loin que leur réussite sans comprendre qu'elle engage vis à vis des plus démunis. Cette interprétation semble tout de même évidente.‬

‪Mais bien sûr, comme comprendre un texte ou un discours est une chose difficile,  un  prof de français le sait par expérience quotidienne, on préfère s'engouffrer dans les lieux communs et les idées toutes faites, entendre ce qu'on veut bien entendre pour le ramener à du connu.‬

De toutes les façons, les gens sont à cran. On se détend un petit peu. Ce n'est tout de même pas impossible d'entendre la tonalité générale de ce discours qui consiste à dire - tant qu'à réussir autant que ce ne soit pas que pour soi - plutôt que de se focaliser sur une expression.

 

Voici donc revenu le temps des faux procès. On met déjà en liste les chefs d'accusation. J'ai lu quelque part que le nouveau président s'est rendu coupable à sept reprises, depuis le début de sa jeune carrière, de "mépris envers le peuple" ou encore de "mépris de classe". Sept fois comme les sept péchés capitaux.

On est là, tout d'un coup, au centre de la pensée populiste, et de sa structuration. 

Pour celui qui prétend parler au nom du peuple, qui ne veut que défendre "la cause du peuple" en tant que son seul représentant légitime, le contradicteur qui ne prend pas conscience qu'il n'a qu'une chose à faire - c'est se taire - est déjà éminement suspect. Et s'il persiste dans son non-silence, la violence oratoire, qui peut très souvent recourir à l'insulte, est recommandée, la cause défendue étant sacrée. Ce qui rne manquera pas de ramener le contradicteur vers une attitude plus adéquate.

Dans la rhétorique populiste, la fin justifie les moyens. 

 

Dans les années où cette rhétorique s'est largement développée, dans les années soixante-dix notamment, beaucoup d'intellectuels ont évoqué cette sorte de sidération qui saisit celui qui manque de se voir accusé de "mépris de classe". Une sidération qui intime le silence. Personne ne souhaite que tombe sur lui ce jugement sans appel.

Face à la montée des populistes, il pourrait être urgent de ne plus céder à cette sidération et de répondre point par point.

 

Dans le dernier en date des péchés présidentiels, il y a ce "les gens qui ne sont rien". 

Sous le regard du populiste, n'essayons pas de recontextualiser l'expression dans le cadre général du discours, il n'y verra qu'une manoeuvre grossière et inutile visant à minimiser, ou pire encore, à excuser le propos.

Au contraire, pour lui, l'expression doit impérativement être isolée pour bien en exhiber l'ignominie. Là où le professeur de littérature s'attache à montrer le pourquoi et le comment de tel mot ou expression dans tel texte, à textualiser en somme, le populiste va s'attacher à le faire sortir du texte, celui-çi n'a plus aucune espèce d'intérêt. Il est nécessaire de détextualiser pour se concentrer juste sur le mot ou l'expression qui fait signe de la faute.

 

 

 

         Monologuer avec un populiste.

Vous faites une liste des écarts de langage du président Macron, d'accord ; je retiens simplement les abattoirs Gad mais je me doute que les autres exemples sont du même tonneau. Là encore, vous caricaturez, ne voulez pas contextualiser (sans doute un gros mot pour vous, mais qu'on va devoir vous opposer fréquemment). Mais prenez donc la peine d'entendre la vidéo et de lire l'article.

 

Sur le site d'Europe 1, on trouve écrit (17/09/2014) : " Qu’en est-il des faits ? En décembre 2013, Europe 1 précisait que le taux d’illettrisme avoisinait les 20% chez les salariés des abattoirs Gad, un chiffre confirmé mercredi par des sources syndicales. Or ce taux s’établit à 9,5% au niveau national, selon les chiffres de l’Insee datant de 2010. Le taux d’illettrisme est donc deux fois supérieur chez les employés des abattoirs, et cela s’explique : toujours selon l’Insee, l’illettrisme est plus important dans les zones rurales et augmente avec l’âge. Or la moyenne d’âge des employés Gad est de 42 ans, avec un parcours scolaire souvent raccourci. Emmanuel Macron a juste oublié de préciser qu'il s'agit d'une minorité."

Et le crime odieux de Macron contre le peuple est d'avoir dit que les ouvrières illettrées de GAD avaient de ce fait du mal à passer le permis de conduire et donc à trouver un travail. (voir la définition de l'illettrisme en bas de ce même article). Il y a là encore moins sujet à faire polémique que dans le discours de la halle Freysinet.

Donc aucun mépris de ma part mais juste une volonté de répondre avec une certaine conviction à vos approximations.

 

Dans l'interview à Europe1, il dit : " il y en a pour beaucoup qui sont illettrés " (20%, donc). Dans ce cas comme pour le tabagisme et l'alcoolisme dans le Nord, (déclaration du candidat Macron de janvier 2017), la généralisation du propos n'est absolument pas avérée. En fait, le dire est tout simplement faux. Dans ces deux cas, Macron s'en tient à des données statistiques. Alors a-t-on le droit de les évoquer ?

Je pense que tous ceux qui agitent le "mépris de classe" comme un étendard devraient nous dire clairement comment on peut et on doit parler de ces questions sans heurter leur susceptibilité exacerbée et sans risquer l'inculpation, mais surtout qui est autorisé à en parler .

 

Vous n'êtes pas rien. Quand on produit de telles diatribes avec tous les mots-clés qu'il faut - maître, oligarchie, mépris, manipulation, esclave - on peut se sentir, à bon droit, quelqu'un, je vous assure. On est un vrai rebelle, un authentique anti-système. Bravo.

En l'occurence, personne ne vous a catalogué comme "n'étant rien". Si vous daigniez simplement entendre l'ensemble du discours et ne pas vous complaire dans un malentendu voire une incompréhension.

 

 

C'est tout de même étonnant ce besoin chez beaucoup beaucoup de personnes de se penser méprisé. Ce besoin de vouloir croire absolument qu'on les méprise. Ça va loin. Ça remonte à des générations et des générations.

 

 

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La force d'un mot

4 Juillet 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #au regard de l'éternité, #Politiquement vôtre

photos - Leyokki, Sylvie Paponnetphotos - Leyokki, Sylvie Paponnet

photos - Leyokki, Sylvie Paponnet

 

Étant donné tout cet infini qui me traverse de part en part et à chaque instant, et qui au bout du compte me détermine et me constitue, je ne peux pas ne pas. Je ne peux être que puissance d'affirmation. La négativité n'a pas de prise sur moi. Le "ni ni" m'est étranger. Cette pierre angulaire de toute théologie négative est une machine à mettre en accusation l'ensemble des éléments du réel. Une machine à rejeter, et une fois qu'elle a exclu tout ce qu'il y avait à exclure, c'est-à dire tout, on reste comme suspendu, dans un vide sidéral.

Alors je suis sensible à la force du " et ", à l'ajout perpétuel de réel qu'il autorise, à sa puissance d'affirmation illimitée. C'est un mot qui vaut, à la manière baroque, flaubertienne, quantique, parce qu'il a ce pouvoir d'accumuler, d'empiler les contraires.

Il y a les gros mots. Il y a les petits mots. "Et" est de ceux-ci. Un tout petit mot qui n'a l'air de rien. Pour un peu, il passerait presque inaperçu dans la langue française. On ne lui accorderait qu'un rang très inférieur, sinon même le plus inférieur. Et en même temps, une chose est sûre, il ne coûte pas cher. Il ne pèse pas lourd dans le budget d'une campagne électorale, mais il peut accessoirement la faire gagner, là où d'autres ont "failli" parce qu'il n'avaient eu recours qu'au nini.

Paul Maurice

 

 

 

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