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éloge de la mollesse
Articles récents

Epitaph

11 Janvier 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Des traductions, #Des idées reçues à l'épitaphe

 

Paroles et traduction de "Epitaph"

Album – In the court of Crimson King (1969)
par King Crimson


The wall on which the prophets wrote
Le mur sur lequel écrivaient les prophètes
Is cracking at the seams.
Est en train de se fissurer.
Upon the instruments of death
Sur les instruments de mort
The sunlight brightly gleams.
Le soleil brille de tous ses feux.
When every man is torn apart
Lorsque chaque homme est tiraillé
With nightmares and with dreams,
Entre ses cauchemars et ses rêves,
Will no one lay the laurel wreath
Personne ne mettra la couronne de laurier
As silence drowns the screams.
Quand le silence noie les cris.

Confusion will be my epitaph
Confusion sera mon épitaphe.
As I crawl a cracked and broken path
Tandis que je rampe sur un sentier raviné et défoncé
If we make it we can all sit back and laugh.
Si nous y arrivons nous pourrons tous nous asseoir et rire.
But I fear tomorrow I'll be crying,
Mais j'ai peur de pleurer demain,
Yes I fear tomorrow I'll be crying.
Oui j'ai peur de pleurer demain.

Between the iron gates of fate,
Entre les portes d'airain du destin,
The seeds of time were sown,
Les graines du temps ont été semées,
And watered by the deeds of those
Arrosées par les actes de ceux
Who know and who are known ;
Qui savent et qui sont connus ;
Knowledge is a deadly friend
La connaissance est une amie fatale
When no one sets the rules.
Lorsque personne n'en fixe les règles.
The fate of all mankind I see
Le destin de tous les hommes que je voie
Is in the hands of fools.
Est entre les mains des fous.

Confusion will be my epitaph
Confusion sera mon épitaphe.
As I crawl a cracked and broken path
Tandis que je rampe sur un sentier raviné et défoncé
If we make it we can all sit back and laugh.
Si nous y arrivons nous pourrons tous nous asseoir et rire.
But I fear tomorrow I'll be crying,
Mais j'ai peur de pleurer demain,
Yes I fear tomorrow I'll be crying.
Oui j'ai peur de pleurer demain.

 

Epitaph
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Coup de bourdon

9 Janvier 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours, #Laïcité religion

Aïe ! Mes tympans - photo Lucien Frizzi

Aïe ! Mes tympans - photo Lucien Frizzi

 

Serais-je taxé de christianophobie si je proteste solennellement contre le tintamarre désormais quotidien des cloches de l'église saint François de Paule sise à Toulon en face de chez moi ?
Cette église à la réputation d'intégrisme, avérée, si l'on en juge par le nombre de soutanes blanches qui gravitent autout d'elle, aura décidé de reprendre phoniquement le contrôle du quartier.
Et tous les jours, pour un oui et pour un non résonnent pendant d'interminables minutes ces cloches qui annoncent la bonne nouvelle d'une présence chrétienne parmi nous.
De plus, le clocher culmine à la hauteur de mon troisième étage, si bien que c'est en pleine gueule que je prends ces volées prosélytes.

Les désagréments sont nombreux; l'autre jour que j'urinais sereinement, voilà que le charivari redémarre, et ma prostate, farouchement laïque, en prenant ombrage, interrompt brusquement l'opération en cours.
Ou encore, m'entretenant sur le bord du trottoir avec d'autres paroissiens, justement de ce qu'il faut bien appeler une nuisance sonore, celle-ci repart de plus belle durant de longues minutes, envahissant tout l'espace municipal, et nous obligeant au silence, sans autre chose à faire qu'à se regarder, sidérés les uns et les autres, dans le blanc des yeux.
Je connais des habitants de mon immeuble qui, vaincus, ont décidé de déménager pour fuir vers des contrées moins carillonnantes.
On les regrettera.

Ma question initiale mérite donc d'être posée, car comme on le sait, de nos jours, parler mal d'une religion blesse profondément ceux qui s'en réclament. Les croyants de telle ou telle d'entre elles, par des tours de passe-passe assez mystérieux, se retrouvent en possession d'une identité quasi-ethnique, (très oublieuse, tout de même, de la nécessaire distance du moi au soi), et si vous venez à les choquer par manque de respect pour leur religion, vous touchez à la substance même de leur personne. Cela relévera d'un "acte" qu'ils voudront voir étiqueté  comme raciste.

C'est pourquoi je vais réfléchir à deux fois avant d'envoyer ma protestation  au bureau des affaires religieuses de la mairie.

 

 

Nuisances sonores (suite).

Quel est le propre de l'homme ? La position bipède, la préhension manuelle, l'utilisation d'un outil, les rites funéraires, la conscience, le langage, le rire, sa capacité à beugler !
J'opte résolument pour cette dernière. en effet, je prends conscience qu'un haut degré de civilisation est atteint lorsque l'homme met cette capacité en avant, par exemple, juste en dessous de mes fenêtres lors d'un avant-match de rugby.
 
 
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Du côté de chez Bergson

5 Janvier 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'individu et la société

Fourmis conscientes d'elles-mêmes (exemple de) - photo Gérard Dubois

Fourmis conscientes d'elles-mêmes (exemple de) - photo Gérard Dubois

 

Dans "les deux sources de la morale et de la religion", il écrit : « Il y a un substratum d'activité instinctive primitivement établi par la nature, où l'individuel et le social sont tout près de se confondre.
Par exemple la cellule vit pour elle et aussi pour l'organisme. Elle lui apporte et lui emprunte de la vitalité. Si elle était consciente, la cellule pourrait se sacrifier au tout en se disant que c'est pour elle-même qu'elle le fait.
Pour la fourmi, son activité est quelque chose d'intermédiaire entre son bien propre et celui de la fourmillière ». 
(p.33-34)
Mais du côté de la société humaine, si la question peut être consciemment posée, c'est la grande différence entre l'homme et la fourmi, elle n'en est pas pour autant résolue : « L'intelligence laisse tant de place aux individus qu'on ne sait plus si la société est faite pour eux ou si les individus sont faits pour elle ». Cette fois, la réponse semble pouvoir basculer vers l'individu mais sans être définitivement tranchée. Loin de là. D'ailleurs, du côté de la nature, pour Bergson, elle se préoccupe bien plus des sociétés que de l'individu. Pour lui, la nature est instinctive.

 

Ce que Bergson appelle les morales utilitaires (dans lesquelles on pourrait inclure le libéralisme) concentre toute cette question, il écrit :  « On sait à quelles difficultés insolubles s'est toujours heurtée la morale utilitaire quand elle a posé en principe que l'individu ne pouvait rechercher que son bien propre, quand elle a prétendu qu'il serait conduit par là à vouloir le bien d'autrui. Un être intelligent, à la poursuite de ce qui est son intérêt personnel, fera sans doute tout autre chose que ce que réclamerait l'intérêt général. Il est douteux que l'intérêt particulier s'accorde invariablement avec l'intérêt général ».
Et effectivement, l'individu, par principe, par définition, n'agit-il qu'en fonction de son bien propre ? A-t-il vraiment une claire conscience de celui-ci ou bien n'est-il pas toujours proche de la fourmi avec une activité qui serait quelque chose d'intermédiaire entre son bien propre et celui de la fourmillière ?
Les morales utilitaires universalisent un être abstrait pleinement intelligent, pleinement conscient de son intérêt personnel et elles l'affublent de surcroit d'une "bonne conscience" puisqu'en recherchant son intérêt personnel, il veut aussi le bien d'autrui !
Pour Bergson, si cet être existait réellement, s'il venait concrètement à voir le jour, avant tout autre considération, il s'autonomiserait. Telle la créature de Frankenstein, il fera sans doute tout autre chose que ce que réclamerait l'intérêt général.  
En fait, le libéralisme, (la morale utilitaire) a inventé cette fiction d'un individu pleinement conscient de lui-même et de ses intérêts particuliers. Et à l'inverse, le communisme a tenté de mettre en place cette fiction d'un être collectif, le prolétariat, c'est-à-dire une classe sociale, elle-aussi, pleinement consciente de ses intérêts propres. Et peu importe si ces deux fictions ont bien du mal à passer à travers le crible de la réalité, à s'imposer légitimement sur la scène de l'histoire.

 

Alors qu'au juste pour Bergson, l'individu s'apparente bien plus à une fourmi consciente d'elle-même, une fourmi intelligente, certes, mais dont la réflexivité partielle le met bien en peine de distinguer, aussi bien dans ses pensées que dans ses actions, ce qui lui appartient en propre et ce qui l'inclut dans un collectif.

 

***********

 

Freud, de son côté, envisage pour ces sociétés d'insectes une évolution qui aurait été arrêtée quand le système se serait stabilisé. Une fin de l'Histoire, donc, pour la fourmilière et autre termitière. Ce qui n'est manifestement pas le cas de la nôtre. Il y a encore tant de glorieuses pages qui ne demandent qu'à être écrites.

Le malaise dans la civilisation de Sigmund FREUD.
Extrait.

Pourquoi les animaux ne donnent-ils pas le spectacle d'un tel combat de civilisation ?

Ah ! nous n'en savons rien. Il est vraisemblable que certains d'entre eux, les abeilles, les fourmis, les termites, ont lutté pendant des millénaires avant de trouver ces institutions étatiques, cette répartition des fonctions, ce strict encadrement des individus que nous admirons aujourd'hui chez eux.
Il est caractéristique de notre état actuel que nous ayons le sentiment qu'en aucune de ces cités animales, ni dans aucun des rôles qui y sont dévolus à l'individu nous ne nous estimerions heureux.
Chez d'autres espèces, peut-être un compromis s'est-il instauré pendant un temps entre les influences de l'environnement et les pulsions internes qui s'affrontaient, de sorte que l'évolution fut stoppée.

 

 

 

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Obama et le souci de soi

4 Janvier 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

 

Je marche comme Obama. Du moins j'aimerais tant marcher comme Obama. Devant ma glace, je m'entraine dur. Mais j'ai un sérieux handicap. On devine qu'il a grandi avec un chewing-gum coincé entre les mâchoires. Une telle décontraction ne serait pas possible autrement
Sa tête semble flotter sur un corps qui n'est que Pure Élasticité. Il ondule et avec cette façon de se mouvoir, ample et légère à la fois, il dit au monde:
- Ma tête appartient désormais à l'Amérique, mais mon corps est toujours et reste ma propriété.

 

 

Additif : Michel Foucault, le souci de soi, (Histoire de la sexualité, 3).

R. MacMullen (dans Roman Social Relations) a insisté sur deux caractères essentiels de la société romaine. On constate en effet, dès le début de l'époque impériale, d'une part, une accentuation de tout ce qui permet à l'individu de fixer son identité du côté de son statut et des éléments qui le manifestent de la façon la plus visible ; on cherche à se rendre aussi adéquat que possible à son propre statut par tout un ensemble de signes et de marques qui relèvent de l'attitude corporelle, du vêtement et de l'habitat, des gestes de générosité et de magnificence, des conduites de  dépense, etc. De ces comportements par lesquels on s'affirme dans la supériorité manifestée sur les autres, MacMullan a montré combien ils sont fréquents dans l'aristocratie romaine et jusqu'à quel point d'exacerbation on  a pu les porter.
Mais, à l'extrême opposé, on trouve l'attitude qui consiste au contraire à fixer ce qu'on est, dans un pur rapport à soi : il s'agit alors de se constituer et de se reconnaître comme sujet de ses propres actions,  non pas à travers un système de signes portant pouvoir sur les autres, mais à travers une relation aussi indépendante que possible du statut et de ses formes extérieures car elle s'accomplit  dans la souveraineté qu'on exerce sur soi-même.
Aux nouvelles formes de jeu politique, et aux difficultés de se penser soi-même comme sujet d'activité entre une naissance et des fonctions, des pouvoirs et des obligations, des tâches et des droits, des prérogatives et des subordinations, on a pu répondre par une intensification de toutes les marques reconnaissables de statut mais aussi par la recherche d'un rapport adéquat à soi-même.

Mais ce ne sera pas en opposition avec la vie active que la culture de soi propose ses valeurs propres et ses pratiques. Elle cherche beaucoup plutôt à définir le principe d'une relation à soi qui permettra de fixer les formes et les conditions dans lesquelles une action politique seront possibles ou impossibles, acceptables ou nécessaires. Les transformations politiques importantes qui ont eu lieu dans le monde hellénistique et romain ont pu induire certaines conduites de repli (1) ; mais elles ont surtout , d'une façon beaucoup plus générale et essentielle, provoqué une problématisation de l'activité politique, (p105-107).

 

(1) On est majoritairement dans un monde stoïcien, et très peu épicurien.

 

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L'oubli du mou

31 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #De la mollesse, #En bref

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Jean-Baptiste Botul (1896-1947) - philosophe imaginaire - voit dans l'oubli du mou, qui caractérise notre civilisation, une situation grave. Il note en effet que tout ce qui vit se trouve, à de rares exceptions près, du côté du mou : " les viscères, les yeux, le cerveau, les poumons, les couilles. " 

 

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Des choses derrière les choses

27 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Complotisme

Indifférente à son environnement - photo Gérard Dubois

Indifférente à son environnement - photo Gérard Dubois

 

Et si on accordait vraiment trop d'importance (mais vraiment beaucoup trop) à cette idée qu'il y a toujours des causes derrière les causes, qu'il y a toujours un arrière-plan qui en fait est agissant, et que c'est à partir de celui-ci que surgissent, en tout lieu et à tout instant, des intentions toujours malveillantes. Parce que, pour beaucoup, le mal gouverne le monde, tout simplement.

Inutile de chercher l'innocence dans ce monde. Ce serait une faute grave. Ce serait péché. C'est que nous sommes dans l'ère du soupçon généralisé.
Mais surtout, aux yeux de beaucoup, l'imprévisible, l'inattendu, ne rentre dans aucun cadre théorique. Ça n'a pas lieu d'être considéré dans leur vision des choses parce que, justement, le mal, tout puissant, atteint toujours sa cible.

Et pourtant, s'il y a bien des groupes, des individus qui poursuivent des buts, qui ont des objectifs, qui sont animés par des intentions, très souvent, le résultat de leurs actions est dévié, ne répond pas à l'attente, provoque d'autres événements qui dénaturent le projet initial, ou même, ils échouent, ni plus ni moins. Et c'est ce qui fait que l'histoire continue, qu'elle n'est jamais achevé. C'est une histoire sans fin.
Alors que tous les projets maléfiques entrepris depuis la nuit des temps, avec la toute puissance inhérente au mal, auraient dû depuis longtemps figer le monde dans un enfer sur Terre.

 

Il est donc nécessaire de rechercher d'autres séries causales qui prennent mieux en compte l'ensemble des phénomènes sociaux, sans les réduire à quelques simples éléments, parce qu'elles ne seraient plus dérivées des antiques traditions superstitieuses et religieuses qui sont encore le lot de bien des consciences contemporaines.

 

 

 

 

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Les mondes parallèles

24 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

Capitale de la douleur - Et la grâce s'est prise dans le reflet de ses paupières - Paul Éluard (photo - artiste toulonnais)

Capitale de la douleur - Et la grâce s'est prise dans le reflet de ses paupières - Paul Éluard (photo - artiste toulonnais)

 

L'autre soir, le verre de contact a jailli de mon oeil avec violence. Pour disparaître aussitôt sur le sol. Je sais par expérience qu'après deux minutes de recherche infructueuse, la galère commence.

Même en définissant une zone de recherche limitée à trois ou quatre mètres carrés, la lentille dure échappera au regard comme si elle avait une volonté clairement affichée de me fuir. J'ai passé une partie de ma vie à chercher et souvent à ne pas retrouver lunettes et verres de contact.

 

Ce soir-là, un nouveau épisode, donc, pour enrichir toute cette déconfiture. Après une demi-heure de vaine recherche, je décide de me coucher. Demain, il fera jour.

Dans la nuit, mon père débarque dans un rêve. Et il se met en tête de balayer précisément ma zone de recherche autour du bureau.

Je le tance vertement : " Qu'est-ce que tu fais ? Non surtout pas, c'est le dernier endroit à balayer, etc. ". 
Mais je me rends compte que dans la poussière amassée, il y a, luisante, ma lentille de contact. Du coup, je le félicite chaudement : " Tu as très bien fait. Bravo. C'est formidable ! Grâce à toi, me voila débarrassé d'un souci, etc. "

 

Au réveil, je relance ma recherche qui promet d'être aussi inutile que le soir précédent. Soudain, le rêve me revient en mémoire. Et la lentille surgit. De nulle part. Le temps d'un clignement de cil. En plein centre de ma zone de détresse. Là où j'avais déjà regardé et passé la main une cinquantaine de fois.

 

 

Interférences.
 

On ne m’enlèvera pas de la tête que nos rêves peuvent être, bien sûr, interprétés à la manière freudienne par le jeu des analogies, mais qu’ils sont aussi des fenêtres ouvertes sur des mondes parallèles dans lesquels nos vies ont pris, prennent et prendront des nuances, des bifurcations différentes.

Les deux seraient liés, le rêve par ses images analogiques engendreraient des mondes parallèles, et ceux-ci fabriqueraient également nos rêves en venant interférer avec eux. Et là un vertige d’infini me saisit lorsque je tente de me représenter cette idée dans son entier.

 

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Godard contre James Bond

23 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Complotisme, #En bref, #Cinéma

Hélas pour moi (1993) J.L. Godard

 

Quoique la plupart en pense, la vie est infiniment plus proche d'un film de Godard que d'un scénario complotiste à la James bond.

 

(Paroles entendues dans "Hélas pour moi")
- Nous ne sommes pas des personnages de roman.
- Qu'est-ce que c'est le romanesque ?
- Dans le livre, il manque des pages.
- Je ne sais pas si on peut appeler ça une histoire.

 

 

 

 

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La bonne nouvelle

19 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref

"J'ai fait ma crèche" - Philippe Rossi

"J'ai fait ma crèche" - Philippe Rossi

 

Que le monde catholique en émoi se rassure. Des crèches de Noël pourront continuer à être installées au coeur même des églises de France.

 

 

 

 

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« On va dans le mur »

19 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Complotisme

Le mur - photo (qui on sait)

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Il y a cette formule inlassablement répété comme un mantra : « on va dans le mur ». Je ferais l'hypothèse qu'elle est une version contemporaine de la pensée apocalyptique. Cette fascination pour l'Apocalypse me fascine. (Apocalypse – littéralement, la révélation, le dévoilement de ce qui est caché).
Or que va nous révéler cette confrontation fracassante avec le mur. Mais tout simplement, oh merveille ! La preuve irréfutable que la société qui vient s'anéantir là était toute entière livrée au règne de la perversion, de la corruption, du mal.
Entre parenthèses, on voit qu'il y a dans cette pensée une large place pour le complotisme, parce que complot il y a justement pour nous cacher à quel point ce monde est mauvais.
La réalisation de la catastrophe rend réelle en le détruisant la mauvaiseté du monde.
Entre parenthèses, c'est ce que cherche à réaliser également le terroriste. L'attentat a la puissance révélatrice d'un châtiment mérité. Il déclenche une mini-apocalypse. C'est ce que traduit la formule trop souvent entendue : " Je les comprends, (même si je ne les approuve pas) ".
L'Apocalypse nous juge, bien évidemment. Il ne fait même que cela. Ou encore la destruction équivaut à un jugement. C'est ce qu'on appelle le Jugement dernier.
Entre parenthèse, après vient le règne de Christ sous l'égide du bien véritable. Satan est enfermé dans l'abime pendant 1000 ans. Trop cool. (Apocalypse de Jean)

 

Alors qu'en fait, l'histoire est sans fin. Il n'y a aucun mur en mesure de l'arrêter. En tout cas aucun capable de lui faire rendre gorge de tout le bien ou le mal qu'elle contiendrait.
Des catastrophes, il peut bien y en avoir dans un futur proche. Il y en a bien eu dans un passé récent. Mais ce ne sera jamais sous la forme d'une catastrophe annoncée à laquelle lui serait consubstantiellement adjointe une signification déterminée.
Si la catastrophe survient dans une société où les contradictions se seraient accumulées sans jamais trouver un début de résolution, elle ne dira rien de plus que la nature chaotique de la société dans laquelle elle a eu lieu. Aucun autre verdict que celui-ci à en attendre.

 

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Est-ce que le mieux est l'ennemi du bien?

17 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Complotisme

Ah Dieu ! Que l'Apocalypse est jolie - photo Gérard Dubois

Ah Dieu ! Que l'Apocalypse est jolie - photo Gérard Dubois

Quel est le sens de ces deux citations ?
- Le mieux est l'ennemi mortel du bien.
- Le bien est l'ennemi mortel du mieux.

 

On trouve la première chez Montesquieu (Pensées n° 1007, XIII) et aussi dans Voltaire (La bégueule). Elle est l'objet de nombreuses interprétations. Le plus souvent avec une visée conservatrice. À force de vouloir améliorer les choses, on s'expose à les détruire. Le bien étant alors les choses en l'état auxquelles on ne devrait pas toucher. C'est par exemple l'ultime carte rajoutée au château qui le fait s'écrouler.
Le conservatisme se pare ainsi d'un habit de sagesse. Le bien est un équilibre que le mieux peut déstabiliser à chaque instant. Encore faut-il supposer que la société soit en équilibre, ce qui n'est jamais le cas.

Une autre interprétation n'oppose plus l'immobilité au faux mouvement mais place en concurrence le mieux et le bien comme deux mouvements, mais l'un est condamné par rapport à l'autre.

La recherche du mieux est vue comme un piège fatal où toute entreprise bénéfique peut s'enliser, sombrer, virer à l'échec.
Ainsi pour Kant (Fondation de la métaphysique des moeurs), seul le devoir moral nous porte vers le bien véritable (qui devient alors un bien à conquérir et non plus un donné du passé). L'idée du mieux risque d'écarter des actions conformes à la loi morale. Elle n'est en aucun cas garante du bien véritable.
C'est un discours qui va en inspirer un certain nombre. Quand le monde est trop corrompu, simplement à jeter de façon irrévocable, aucune politique du mieux n'est acceptable pour venir le sauver. Seul est possible le devoir moral de le détruire pour faire advenir une société selon le bien véritable.
"Le mieux est l'ennemi mortel du bien" convoque, du coup, la figure du révolutionaire, et "le bien est l'ennemi du mieux" fait surgir son mortel ennemi, le social-traître, le révisionniste (de la vérité vraie), le réformiste, atteint d'un mal véritable, le crétinisme parlementaire (Engels).

Le révolutionnaire se pense très moderne, et très préoccupé de la rupture avec l'ancien monde, il l'est dans une large mesure, mais il est aussi sous la coupe des déterminations religieuses de la pensée prophétique, apocalyptique et millénariste. Ce qu'il devrait méditer avec une certaine profondeur.
Du temps que je lisais Lénine, je me souviens qu'il passe, dans ses écrits, vraiment beaucoup de temps à casser du sucre, c'est un euphémisme, sur les réformistes de tout poil. Autant et sinon plus que sur l'infâme capitaliste. Pour Lénine, c'est sûr, le mieux du réformisme est l'ennemi mortel du bien révolutionnaire. Ce en quoi son inquiétude était une grande lucidité. Les deux projets ont bien été en concurrence une bonne partie du siècle passé et ce n'est pas le sien qui a fini par l'emporter. *

À l'inverse, que le bien soit l'ennemi mortel du mieux signale donc un obstacle irréductible pour que ce monde-ci soit enfin habitable, et pas un autre qui devrait être en vertu du bien véritable. Non, celui-ci avec ses imperfections du moment qu'il s'agit de transformer.
C'est une pensée qui met un temps incroyablement long à se penser justement, et à acquérir une légitimité, toujours, disons, après deux millénaires,  battue en brèche.
Le 18ème siècle des Lumières est bien sûr une étape importante pour la philosophie du mieux. Ce moment où elle parvient enfin à se dégager de la gangue du religieux. C'est le siècle du mondain, c'est-à-dire celui qui choisit à la fois le monde contre le ciel, contre le monde qui doit rester en l'état et contre le monde tel qu'il devrait être. Une pensée, en fait, qui se donne les moyens d'être authentiquement a-religieuse. Pour toutes ces raisons, il récolte beaucoup, mais vraiment beaucoup d'oppositions, encore et toujours.

 

* Pour Lénine, fanatique mais également un brin humaniste, il suffisait de liquider une bonne centaine de banquiers pour accomplir la Révolution Glorieuse, faire advenir le Bien Véritable.

Dzerjinski, fondateur de la Tchéka (la police politique du nouvel État bolchévique) avait une autre vision. Pour lui, le nombre d'individus à éliminer devait être bien plus important, quelques centaines de milliers. C'est à lui que l'Histoire a donné raison, et très au-delà même de ses espérances, si on peut dire, puisque c'est bien plutôt plusieurs millions d'individus qui ont été sacrifiés sur l'autel de la Révolution. Et tout ça, pour rien. Le Bien Véritable n'est évidemment pas advenu. Il avait été remplacé par un Mal Certain.

 

Christophe Eloy

 

 

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Ma dépression

13 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Déposer les nageoires, #Le désir en toutes lettres

Collages - Régine Gaud

 

Tu regardes le gruyère

de tes chaussettes, tu espères

qu’un monde plus ordonné

viendra pour te sauver.

Ce matin, lavabo

bouché. Me voilà

à genoux en train de

me raser au-dessus

des VC. Pour moi vois-

tu grande humiliation.

 

Mais le pont de Nevers,

celui de Saint-Nazaire

ne franchissent pas le

fleuve au même endroit.

Le fleuve ne le sait pas.

 

Cent vingt jours sans nouvelle

de moi. Les jours ont lieu

voilà, les jours ont lieu

avec juste ce léger

supplément d’âme que donnent

les jours qui s’additionnent.

Pour moi vois-tu,

grande cogitation.

 

Et le pont de Nevers,

celui de Saint-Nazaire

ne franchissent pas le

fleuve au même endroit.

Le fleuve ne le sait pas.

 

Est-ce qu’elles en valent  la peine,

les choses comme elles m’arrivent ?

C’est ce que j’me demande

à chaque fois qu’elles m’arrivent.

Ce matin, je goûterai

sous mes pieds à la chair

des feuilles sur le sol :

leur pourriture molle.

Pour moi vois-tu,

grande désillusion.

 

Si le pont de Nevers,

celui de Saint-Nazaire

ne franchissent pas le

fleuve au même endroit.

Le fleuve ne le sait pas.

 

J’irai les retrouver,

ceux qui ont tellement

l’air de savoir ce qu’ils

font sur cette terre, à

chaque jour, à chaque heure,

chaque instant que Dieu fait.

Pourtant ç'am f’rait du bien

d’dire à une fille qu’elle est

jolie, plus belle que

la beauté, simplement

plus belle que la beauté.

plu belle, même, que l'chat botté.

Pour moi, vois-tu,

grande frustration.

 

Quand le pont de Nevers,

celui de Saint-Nazaire

ne franchissent pas le

fleuve au même endroit.

Le fleuve ne le sait pas.

 

Oh mon ami, lave-moi

la tête avec tes mots.

 

Ma dépression  paroles : Christophe Eloy - musique, chant, guitare : Mourad Khireche - percussions : E. Ganter : collages - Régine Gaud

 

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Marcel et la singularité

12 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Obsessionnels et hystériques, #L'individu et la société, #Marcel Proust

Dans l'ombrage d'une jeune fille en fleur & Lettré du grand bassin du Luxembourg - photo Gérard Dubois LDans l'ombrage d'une jeune fille en fleur & Lettré du grand bassin du Luxembourg - photo Gérard Dubois L

Dans l'ombrage d'une jeune fille en fleur & Lettré du grand bassin du Luxembourg - photo Gérard Dubois L

 

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur

" Je ressentis devant elle ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur. Nous oublions toujours qu'ils sont individuels et, leur substituant dans notre esprit un type de convention que nous formons en faisant une sorte de moyenne entre les différents visages qui nous ont plu, entre les plaisirs que nous avons connus, nous n'avons que des images abstraites qui sont languissantes et fades parce qu'il leur manque précisément ce caractère d'une chose nouvelle, différente de ce que nous avons connu, ce caractère qui est propre à la beauté et au bonheur. Et nous portons sur la vie un jugement pessimiste et que nous supposons juste, car nous avons cru y faire entrer en ligne de compte le bonheur et la beauté quand nous les avons omis et remplacés par des synthèses où d'eux il n'y a pas un seul atome. C'est ainsi que baîlle d'avance un lettré à qui on parle d'un nouveau "beau livre", parce qu'il imagine une sorte de composé de tous les beaux livres qu'il a lus, tandis qu'un beau livre est particulier, imprévisible, et n'est pas fait de la somme de tous les chefs-d'oeuvre précédents, mais de quelque chose que s'être parfaitement assimilé cette somme ne suffit nullement à faire trouver, car c'est justement en dehors d'elle."

 

******

 

C'est Marcel qui comme toujours évoque ce qui est important : à travers un propos sur la singularité à ne pas confondre avec l'originalité.
Nous essayons de retrouver dans celle-ci le caractère unique de l'origine. L'originalité entretient cette illusion d'une création à partir de rien, qui sera objectivé, dès son apparition, du fait même qu'elle procède d'une origine, sans cause, donc. D'emblée, la création original se désigne comme un pur objet.
Mais malgré une recherche répétitive, harassante, cette originalité nous échappe  et, comme "les lettrés" nous bâillons d'ennui, dans l'absence de cet objet introuvable. Alors que la singularité est là devant nous et nous ne la voyons pas.

Tant nous avons besoin de confronter en l'opposant, une supposée originalité à ce que nous avons connu jusque là. C'est le syndrôme moderne, et sa quête d'une rupture par principe. La singularité, elle, surgit sans nécessité de faire, du déjà connu, du déjà vu, les juges de son apparition. Elle les effleure, les survole et se retrouve placée "en dehors" d'eux.

 

La singularité est un risque assumé où l'échec est  toujours possible. L'expérimentation y a une valeur propre. Quant à l'originalité, elle relève de l'exploit. La tentative, si elle échoue signale une outrecuidance. Si elle réussit, elle est l'oeuvre d'un démiurge.

 

La singularité ne serait pas le fruit d'une volonté mais d'une perséverance.

 

C'est la part en nous de l'hystérique qui subit la tentation de l'originalité. Elle lui fournit ce qui le constitue : Une exigence de répétition, la dilatation du moi. Et l'obsessionnel recherche la singularité pour la promesse souvent tenue d'une étape dans sa fuite en avant.

 

 

 

 

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Le pétrole de Daesh

4 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Complotisme

 

On en a tous entendu parler, les pays occidentaux financent Daesh, notamment, en lui achetant du  pétrole.
Lancée comme une accusation, les arguments, en bonne logique, s'enchaînent très facilement entre eux. Financer va vouloir dire qu'il y a en fait une volonté politique derrière tout ça.
Et puis, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, comme on a le fonctionnement, on doit trouver aussi l'origine, ce sont les États, les gouvernements de ces mêmes pays qui ont également créé l'État terroriste. 
Et donc, ces gouvernements sont à la base des attentats, ils en sont la cause en manipulant les terroristes. Daesh n'est en fait qu'un instrument entre leurs mains. C'est le management de la terreur, un concept qui a beaucoup de succès parmi les théoriciens du complot. 
Un autre but, directement lié au pétrole, et recherché par ces États, qui n'en sont plus à une ignominie près, serait de faire baisser les prix en mettant sur le marché ce pétrole à la fois de contrebande  et criminel.

 

En reprenant, ne serait-ce que deux articles, l'un du Monde  et un autre de Arrêt sur info, les deux du 3 décembre 2015, on arrive tout de même à interprêter les faits d'une manière très différente.
D'abord, le pétrole de Daesh, combien de barils ?

La production a pu monter jusqu'à 70 000 - 100 000 barils / jour. Avant les frappes post-attentats, elle tournait autour de 35 000 - 40 000, et maintenant, on l'estime à 20 000.
Pour avoir une idée de ce que représente la production de Daesh, il faut savoir que celle mondiale par jour est autour de 92 millions. Pour l'objectif - faire baisser les prix du baril - ça calme.
Le pétrole de Daesh (quelques dizaines de milliers donc) serait mélangé en Turquie au pétrole illégal du Kurdistan irakien, qui lui produit à l'insu de l'État irakien quelques 500 000 barils / jour.
Ces pétroles seraient ensuite chargés sur des tankers dans le port turc de Ceyhan. Le transport pouvant être assuré par des sociétés maritimes turques, mais aussi grecques et russes.

Les acheteurs : Israël "qui a fait du pétrole du Kurdistan irakien sa principale source d’approvisionnement selon le Financial Times.", la Hongrie, mais aussi d'autres sociétés d'une dizaine de nationalités.

 

Dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, on constate tout de même une certaine complexité du terrain, une multiplicité d'acteurs qui cherchent certes, à tirer profit du chaos, mais la complexité du réel est obstinément perçue par le complotiste comme une manifestation du mal, une preuve supplémentaire de celui-ci, et qui ne mérite, à vrai dire, qu'un seul traitement : Être réduit à une signification univoque. Une grille de lecture unique toujours orientée vers le pire.

 

 

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Aux racines du mal - le complotisme

2 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Complotisme

Idéologies - Régine Gaud

Idéologies - Régine Gaud

 

Le complotisme postule l'unicité du mal. Tous les maux de la société s'accumulent, sont liés, reliés, entremêlés. La courbe du complotisme est toujours hyperbolique.
Toute tentative de déliaison est éminement suspecte. Elle serait d'une naïveté coupable. Le mal gouverne le monde. Un point, c'est tout.
Il offre un monde saturé d'intentions cachées mais assumées et surtout qui sont toujours menées à leur terme. L'imprévu n'a pas sa place. L'hyper-déterminisme  règne en maître.
À ce niveau de malédiction, plus rien de bien ne peut plus émerger. L'unique solution, c'est que le système doit être détruit.
Par exemple, le dernier des justes, celui qui au cours de son existence a su entreprendre, ne serait-ce qu'une seule action juste, et qui par ce simple fait sauve le monde. Inconnu au bataillon. Qui c'est celui-là ?
Non, ce que le complotisme retient : Il y a toujours une classe, un groupe, une nation pour comploter en permanence contre d'autres dans le but de les anéantir. C'est l'état de complot permanent.

Au fond, avec lui, on retrouve une autre main invisible pour tenir par des fils tous les maux particuliers et les réunir en un grand mal commun. De la main gauche, le complotisme, et à main droite, celle toujours aussi invisible mais plus connue du libéralisme. Celle-ci réunit tous les intérêts particuliers et souvent contradictoires en un bien commun. Avec cette main droite, ce sera tout l'inverse.
La main invisible du libéralisme ne peut connaître que le bien. Les inégalités se creusent, la précarité s'installe. Ce sont des dommages collatéraux, un prix à payer, mais aussi un bien à venir
Dans la main invisible du libéralisme, il y a l'art de transformer ce qui peut paraître mauvais en bien. Le bien est une fleur du mal.

Le complotisme est donc (comme le libéralisme) une idéologie. C'est-à-dire une représentation du monde opérée par une structuration psychique et qui propose du futur (à l'inverse des religions tournées vers le passé des origines), néanmoins qui reste à forte composante religieuse, le bien, le mal, et aussi une eschatologie sous forme apocalyptique - un dévoilement, une révélation de la vérité - parce que, à ses yeux, l'ensemble de la société est loin d'avoir conscience de celle-ci. Dans un sens ou dans un autre, le plus grand nombre est manipulé. Comment pourrait-il en être autrement dans la mesure où il offre une telle résistance à la vérité ? 
Dans ces deux idéologies, il y en a qui veulent tenir ce rôle, soit de mettre à jour la vérité du mal universel, soit au contraire de proclamer le bien perpétuel. Les deux sont en fait des facilitateurs de pensée. Je veux dire qu'elles permettent une pensée facile.

 

Pour s'en tenir au complotisme, dont les djihadistes de Daesh seraient excessivement friands, il ne suffit pas de détester, haïr, vouloir détruire une société, encore faut-il avoir de bonnes raisons de le faire pour motiver et légitimer son action, ne serait-ce qu'à ses propres yeux.
Le complotisme en offre d'excellentes, et même la meilleure qui soit. Le mal a toujours existé, de toute éternité, mais surtout, il est ici et maintenant.

 

 

 

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