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éloge de la mollesse

Les mondes parallèles

24 Décembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

Capitale de la douleur - Et la grâce s'est prise dans le reflet de ses paupières - Paul Éluard (photo - artiste toulonnais)

Capitale de la douleur - Et la grâce s'est prise dans le reflet de ses paupières - Paul Éluard (photo - artiste toulonnais)

 

L'autre soir, le verre de contact a jailli de mon oeil avec violence. Pour disparaître aussitôt sur le sol. Je sais par expérience qu'après deux minutes de recherche infructueuse, la galère commence.

Même en définissant une zone de recherche limitée à trois ou quatre mètres carrés, la lentille dure échappera au regard comme si elle avait une volonté clairement affichée de me fuir. J'ai passé une partie de ma vie à chercher et souvent à ne pas retrouver lunettes et verres de contact.

 

Ce soir-là, un nouveau épisode, donc, pour enrichir toute cette déconfiture. Après une demi-heure de vaine recherche, je décide de me coucher. Demain, il fera jour.

Dans la nuit, mon père débarque dans un rêve. Et il se met en tête de balayer précisément ma zone de recherche autour du bureau.

Je le tance vertement : " Qu'est-ce que tu fais ? Non surtout pas, c'est le dernier endroit à balayer, etc. ". 
Mais je me rends compte que dans la poussière amassée, il y a, luisante, ma lentille de contact. Du coup, je le félicite chaudement : " Tu as très bien fait. Bravo. C'est formidable ! Grâce à toi, me voila débarrassé d'un souci, etc. "

 

Au réveil, je relance ma recherche qui promet d'être aussi inutile que le soir précédent. Soudain, le rêve me revient en mémoire. Et la lentille surgit. De nulle part. Le temps d'un clignement de cil. En plein centre de ma zone de détresse. Là où j'avais déjà regardé et passé la main une cinquantaine de fois.

 

 

Interférences.
 

On ne m’enlèvera pas de la tête que nos rêves peuvent être, bien sûr, interprétés à la manière freudienne par le jeu des analogies, mais qu’ils sont aussi des fenêtres ouvertes sur des mondes parallèles dans lesquels nos vies ont pris, prennent et prendront des nuances, des bifurcations différentes.

Les deux seraient liés, le rêve par ses images analogiques engendreraient des mondes parallèles, et ceux-ci fabriqueraient également nos rêves en venant interférer avec eux. Et là un vertige d’infini me saisit lorsque je tente de me représenter cette idée dans son entier.

 

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