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éloge de la mollesse

Réactions chimiques à prévoir

25 Février 2019 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Gérard Dubois, #L'humeur des jours

photo Gérard Dubois

photo Gérard Dubois

 

Si par un jour d'été, vous croisez une belle pépé pulpeuse et bien bronzée, comme celle ci-dessus, que Gérard Dubois a rencontrée au coin d'une place, et a placée dans son objectif, il y a fort à parier que vous rajustiez vos lunettes et la suiviez des yeux, pour le moins, n'est-il pas ?

 

Vous pourriez bien vous autoriser ça tout de même. Quelques pensées secrètes autour de cette jeune femme.
Une forme de libidinage en somme.

 

 

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Caroline

16 Février 2019 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Toute honte bue

Quand une fille console un garçon - photo Gérard Dubois

Quand une fille console un garçon - photo Gérard Dubois

 

Depuis des mois, j'aime en secret Caroline. Le soir avant de m'endormir, je rêve que je suis le chevalier qui portent ses couleurs. Un teint magnifique, et ses longs cheveux qui tombent jusqu'en bas des reins enflamment mon imagination. Pour elle, je suis prêt à pourfendre autant d'ennemis que nécessaire pour lui prouver ma bravoure

Mais j'ai peu l'occasion de la rencontrer. Je n'habite pas la même ville qu'elle. En fait, dans ma courte existence, je l'ai très peu croisé ; suffisamment, néanmoins, pour qu'elle laisse en moi cette forte impression.

 

Or un jour de vacances au Havre où elle vit, au bord de la plage, sur un terrain de volley-ball, je la vois.

Moi, je traîne mon habituelle et infâmante solitude. Elle, règne sur un groupe de garçons qui n'ont d'yeux que pour elle, lui sourient en toute occasion, et sont attentifs au moindre de ses gestes. Il y a également deux autres filles mais qui ne semblent tenir qu'un rôle de suivantes auprès de cette princesse.

Quand elle me reconnaît, elle m'invite à les rejoindre et me place du même côté du filet qu'elle. Et dans le même temps, elle fait signe à un garçon, un lourdaud qui se tient au bord exhibant sa solitude, pour qu'il entre dans l'aire de jeu. Il ne se fait pas prier. Et dans le creux de l'oreille, (oui parfaitement, pendant plusieurs secondes, Caroline me parle dans le creux de l'oreille), elle m'explique qu'il est là depuis le début à les guetter, tout tremblant d'être accepté ou rejeté par eux, que c'en est presque drôle. C'est pourquoi, après moi, elle s'est décidé à ne plus le tenir à l'écart. Parce que si Caroline est belle, elle a aussi de la gentillesse à foison. C'est une autre dimension de sa magnanimité.

Rapidement, devant la maladresse de ce balourd, je me moque de lui et provoque les rires de l'assemblée des courtisans. Dans le regard du pauvre garçon, je lis aussitôt une profonde détresse qui m'interroge : « Nous étions dans la même solitude, il y a quelques instants, et maintenant tu fais le malin contre moi. Tu crois vraiment qu'en m'enfonçant, tu vas te grandir ? »

Caroline me sourit mais toujours magnanime m'indique, la paume des mains tournée vers le sol, d'y aller un peu moins fort avec lui.

Déjà, je suis moins fier d'avoir mis les rieurs de mon côté. Désormais je serai en mesure d'associer un comportement à un mot dont j'avais jusque là une connaissance livresque. À savoir la veulerie, c'est-à-dire cette faiblesse morale qui fait commettre des actions viles pour un profit illusoire.

Très vite, les garçons déclarent qu'ils ont assez joué, qu'ils s'ennuient et la petite bande se disperse. Peut-être l'arrivée des deux intrus a-t-il rompu le plaisir de l'entre-soi ? Les deux en question restent sur le terrain, tout dépités, et la tête basse, sans échanger un regard, le quittent à leur tour.

 

Je n'ai jamais revu Caroline. J'en ai rencontré d'autres, mais elle est pour moi la seule à détenir ce prénom en propre. Comme si elle en avait l'exclusivité. Il lui appartient de droit. C'est uniquement appliquée à sa personne qu'il résonne des sonorités les plus éclatantes, des couleurs les plus brillantes.

Depuis cette époque et encore maintenant.

 

Christophe Eloy

Extrait de "Toute honte bue"

Recueil de nouvelles à paraître

 

 

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