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éloge de la mollesse

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Psychosomatique ta reum

22 Octobre 2018 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes, #Jo LaScience

Des choses cachées à l'intérieur du monde - photo Gérard Dubois

Des choses cachées à l'intérieur du monde - photo Gérard Dubois

 

Sur internet, le docteur G. explique dans une vidéo le psychosomatisme. Il donne l'exemple suivant :

Un 36 tonnes passe sur le capot de votre voiture. Vous en sortez indemne mais avec la peur de votre vie. Le coeur est tout d'un coup à 250 battements / minute, les mains tremblent, la respiration est haletante ; bref, il y a toutes les manifestations physiologiques du trouble cardiaque, sauf que vous n'êtes pas cardiaque du tout.

Et le docteur G. explique - c'est une émotion, la peur, c'est-à-dire un phénomène psychique qui entraîne une réaction chimique - la sécrétion d'adrénaline - qui a son tour enclanche les symptômes cardiaques.

Le schéma suivant apparaît ensuite :

  le psychisme      une émotion - la peur

===> le chimique       sécrétion d'adrénaline

===> les conséquences physiologiques     symptômes - sueur,   picotement, etc.

 

Le docteur G. même s'il se donne des allures de celui qui est supposé savoir ne fait rien d'autre qu'exposer le sens commun sur les rapports du corps et du psychisme, tout en lui donnant la légitimité d'un discours médical, donc scientifique.

Dans ce schéma, on le comprend facilement, c'est le psychisme qui est le maître du logis. Il commande au corps à partir d'une émotion - la peur - qui est première et que le corps va reconnaître comme une cause qui aura comme effet de sécréter de l'adrédaline et provoquer ensuite des symptômes physiques.

 

Avec Spinoza, c'est pour ainsi dire l'inverse. La rencontre avec cette chose extérieure qu'est un 36 tonnes va provoquer directement dans le corps la sécrétion d'adrénaline et par réaction en chaine des symptômes physiques. En fait, le corps a un fonctionnement autonome par rapport au psychisme. Il n'a pas besoin de mettre le nom de peur pour réagir à cette chose extérieure qu'est ce gros camion. Comme avec d'autres affects, la colère, la haine, l'amour, la tristesse, la joie..., le corps ne fait pas d'analyse sémantique. Il a un rapport immédiat au monde.

 

Quand au psychisme, il va réagir à la situation par l'entremise du corps. Il perçoit la réaction de celui-ci, et dans cet exemple, éprouver simultanément cette émotion qui pourra du coup, bel et bien, être identifiée à de la peur.

On ne sait pas ce que peut un corps, dit Spinoza, et on pourrait ajouter - on ne veut pas le savoir puisqu'on l'imagine communément sous la direction, sous l'emprise du psychisme, et donc on lui attribue un rôle subordonné de réceptacle des nobles émotions de l'âme.

 

Christophe Eloy

 

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Big Bang Theories

3 Novembre 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Jo LaScience

photo Gérard Dubois

photo Gérard Dubois

 

Instant zéro

Il y aurait eu un instant zéro, c'est-à-dire une singularité première et époustouflante identifiée à un point purement géométrique de volume nul mais de densité et de température infinie. À peine croyable,  non ! Ensuite le Big Bang.

 

Ère de Planck

Après le Big Bang, s'ouvre une nouvelle ère. L'ère de Planck. Elle vaut 10-43 seconde. C'est court, en particulier pour voir se succéder des dynasties
Dans celle-ci les 4 interactions fondamentales sont unifiées et entrent en jeu en même temps. La gravitation, mais aussi les interactions électromagnétiques, nucléaire faible et nucléaire forte. Ces 3 dernières déterminant le comportement de la matière, notamment lorsque celle-ci est à très haute température et à très haute densité.

Or si la gravitation est expliquée par la relativité générale, les 3 autres relèvent de la mécanique quantique, ce qui empêche de décrire cette ère puisque ces 2 théories sont incomplètes et ne sont valables que quand la gravitation et les effets quantiques peuvent être étudiés séparément.

De notre point de vue, c'est-à-dire 13,8 milliards d'années-lumière après ces événements, il y aurait donc comme un mur, le mur de Planck, qui nous empêcherait de remonter plus avant cette 10-43 seconde. Mais y a-t-il eu quelque chose avant ? Et notamment ce rien de l'instant zéro ? Peut-être, par exemple,  que l'univers en se rétractant est venu rebondir sur le mur de Planck pour se dilater à nouveau. Ce serait une autre Big Bang Theory.

Néanmoins, si on s'installe en surplomb de ce mur, on observera que chaque particule vaut 10 milliards de milliards de fois l'énergie de masse d'un proton actuel. C'est dire s'il y a de l'agitation dans l'air. À cet instant, une particule a l'énergie moyenne d'un TGV. La matière est tout de même très dissipée.


Fluctuation quantique.


À ce stade, l'univers est un plasma constitué de particules en interaction. Il est composé d'électrons, de positrons (les antiparticules de l'électron), ainsi que de photons, de neutrinos et d'antineutrinos, ceux-ci en nombre comparable. Seule une pincée de protons et de neutrons (les baryons) étaient présente. On comptait au moins 1 milliard de photons pour chaque baryon.
 

Inflation, vous avez dit inflation !

Ensuite viendrait une inflation de facteur 1050 en 10-32 seconde. Plus rapide que la vitesse de la lumière, donc. L'univers atteint l'essentiel de sa taille actuelle à cet instant. Mais cette dilatation de l'espace qui dépasse la vitesse de la lumière ne viole pas pour autant la relativité. Parce que cette explosion concerne chacun des points de l'espace-temps et non pas juste un signal qui irait plus vite que la lumière.

 

Nucléosynthèse primordiale.

Entre 1/100 de seconde et une seconde après le Big Bang, la température est supérieure à 10 milliards de degré. On dira qu'il fait chaud.
À partir de cette soupe primordiale, des protons et des neutrons se forment ou encore les protons produisent des neutrons et le rapport est, pour cette période, de n/p =1.

Ensuite la température descend à 10 milliards de degrés, (on peut commencer à mettre une petite laine), l'univers continue son expansion mais la nucléosynthèse ralentit.
Pour 3 protons produits, ceux-ci ne produisent plus qu'un seul neutron. Le rapport n/p est alors de 1/3.

À peu près au même moment et à la même température, l'interaction faible perd de son efficacité et ne produit plus ses effets.
Cette force a un impact important quand les particules subatomiques sont très proches et excessivement énergétiques. Mais l'univers poursuit son expansion et les conditions de cette interaction entre particules subatomiques ne sont plus remplies. On est déjà bel et bien sorti de l'ère de Planck.
C'est vrai, notamment pour
les neutrinos qui ne sont sensibles qu'à l'interaction faible.
Les neutrinos et les 
antineutrinos se découplent alors du reste de la matière. Ils deviennent volages, se font la malle et s'en vont battre la campagne en traversant l'espace sans presque plus aucune interaction avec les autres particules.

À plus 100 secondes, l'univers poursuit son expansion, et la température chute encore. Le rapport n/p n'est plus que que de 1/7, c'est-à-dire que 7 protons ne produisent plus qu'un seul neutron.
Des noyaux comme le deutérium (1 proton + 1 neutron) peuvent alors se former de façon plus durable.
Mais aussi : 1p + 2n = tritium
                  2p + 1n = helium3
                  2p + 2n = helium4

En effet les photons, dont l'énergie était jusque-là suffisante pour qu'ils brisent systématiquement l'union d'un proton et d'un neutron, deviennent trop « mous » pour y parvenir. Les noyaux de deutérium  peuvent donc commencer à se former sans être aussitôt détruits par l'impact d'une particule de lumière. Une fois constitués, ces noyaux de deutérium agglutinent à leur tour un neutron et un proton. Se forment ainsi des noyaux d'hélium4.
Ces noyaux d'helium4 se révèlent être les plus stables. Et presque tous les neutrons disponibles se retrouvent inclus dans de tels noyaux.

Des noyaux complexes commencent à se former. 
À chaque fois qu'un neutron s'associe à un proton, 6 autres protons restent seuls. Ou encore quand un noyau d'helium4 se forme, 12 protons restent seuls et forment 12 noyaux d'hydrogène, puisqu'un noyau d'hydrogène n'est constitué, comme on le sait, que d'un proton, et c'est tout.
À cet instant, tous les baryons de l'univers, c'est-à-dire la matière structurée en atomes, sont sous la forme de noyaux d'hydrogène (75% de la masse) soit sous sous forme d'helium4 (25% de la masse). Et à l'état résiduel, des noyaux de deutérium, d'helium3 et de lithium7 (3p+4n).

20 minutes après le Big Bang, à 200 millions de degrés, les réactions nucléaires ne sont plus efficientes, et la nucléosynthèse primordiale s'arrête.
Les isotopes se stabilisent. Les isotopes étant des noyaux qui ont le même nombre de protons, caractéristique de cet élément, mais ayant un nombre de neutrons différents.

Big Bang Theories

    Fiat Lux.

En ce qui concerne cette matière baryonique, les noyaux sont formés, c'est une chose, néanmoins il faut attendre 380000 années pour que les électrons s'associent à ces noyaux pour constituer ce qu'on appelle les atomes.
Pendant toute cette longue période, les photons, dans cet univers, très chaud et très dense, étaient comme prisonniers, réabsorbés par la matière. L'univers était donc opaque, à la manière de ce qui se passe dans les trous noirs.
Mais à partir du moment où les atomes se structurent, cet événement libère les photons qui peuvent soudain voyager sans interagir avec la matière. L'univers se met alors à rayonner, il devient transparent.
Ce premier rayonnement est appelé rayonnement fossile ou fond diffus cosmologique. Ce serait le Fiat Lux de la Bible, (bien vu la Bible), sauf que cette "lumière fut" 380000 années après un éventuel instant zéro ou un possible rebond de l'univers. Mais bon, on va pas chipoter.

L'ère de Planck est située après le big Bang mais avant la période d'inflation.

L'ère de Planck est située après le big Bang mais avant la période d'inflation.

Le fond diffus cosmologique mesuré par la sonde WMAP en 2003.

Le fond diffus cosmologique mesuré par la sonde WMAP en 2003.

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Les corps simples.

2 Novembre 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Jo LaScience, #Considérations spinoziennes

Matière au repos - photo Gérard Dubois

Matière au repos - photo Gérard Dubois

 

 

Entre 1/100 de seconde et 20 mn après le Big Bang, soit à des températures comprises entre 10 milliards et 200 millions de degrés, c'est le temps de la nucléosynthèse primordiale, c'est-à-dire le temps où les noyaux d'atomes (proton + neutron) se forment.

Jusque-là ils en étaient empêchés parce que les photons (particules de lumière) étaient trop énergétiques et brisaient systématiquement l'union du proton et du neutron. Avec, dans ce plasma primordial, un rapport de force, tout de même, très en défaveur de la matière baryonique puisqu'il est de 1 pour un milliard de photons.

Et soudain, donc, les photons n'entrent plus en interaction avec les autres particules.

 

Comment analyser ce moment cosmologique d'un point de vue spinozien ?

À cet instant de l'univers, tous les corps sont en mouvement les uns par rapport aux autres. Ils peuvent s'assembler / se séparer. Ce qui crée de l'instabilité puisque certains n'ont pas vocation à passer leurs vacances ensemble, par exemple un proton et un photon.

Donc le non-mouvement du photon vers le noyau proton + neutron va provoquer une stabilité, un repos de ce noyau.

 

Ce qui peut être rapporté au corrolaire du lemme 3, Éthique 2 :
" Il s'ensuit qu'un corps en mouvement se meut jusqu'à ce qu'il soit déterminé au repos par un autre corps ", c'est-à-dire que les corps proton-neutron sont en mouvement jusqu'à ce qu'ils soient déterminés au repos par un autre corps, le photon, qui leur fiche enfin la paix.

On obtient alors ce qui est décrit par l'axiome II, Éthique 2 :
" Quand un corps en mouvement en heurte un autre au repos qu'il ne peut mettre en mouvement, il est réfléchi, de sorte qu'il continue à se mouvoir, et l'angle que fait la trajectoire du mouvement de réflexion avec le plan du corps en repos heurté sera égal à l'angle que fait la trajectoire du mouvement d'incidence avec ce même plan . "

Par exemple un photon peut bien encore venir heurter un noyau d'atome, mais s'il n'a plus assez d'énergie pour le casser, il repartira comme il est arrivé, avec une angle de départ symétrique à celui de l'arrivée. Ici Spinoza parle de réflexion, mais il s'agirait plutôt de réfraction...

 

 

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Quand le temps prend la forme de l'espace

13 Mars 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes, #au regard de l'éternité, #Jo LaScience, #Marcel Proust

Space fading - photo Gérard Dubois

Space fading - photo Gérard Dubois

 

La durée et l'espace sont des dimensions, relatives l'une par rapport à l'autre. Einstein et Proust ne disent pas autre chose. (On le sait, l'écrivain s'est intéressé de près aux théories du physicien.)

En relativité générale le temps n’est pas externe à l'espace puisqu’il dépend de la géométrie, par conséquent du champ gravitationnel dans lequel on se trouve.

Pour Einstein, tout est une affaire de masse. Plus il y a de masse, plus il y a d'espace, plus l'espace se creuse, se dilate, en quelque sorte, moins il y a de durée mesurable par le temps. Aux abords des trous noirs, ce qui est de l'ordre de la temporalité tend à se raréfier.

Idem avec la vitesse, plus il y en a, plus il y a de la masse, plus d'espace et moins de durée mesurable par le temps. On connaît l'exemple d'astronautes voyageant à la vitesse de la lumière pendant un an. À leur retour sur Terre, vingt ans auraient passé sur celle-ci. Et ce qui constituerait pour eux un retour vers le futur, serait pour les Terriens vis à vis de ces astronautes voyageurs, un retour vers le passé.

Inversement, moins il y a de masse, plus il y a de légéreté ; donc, moins d'espace et plus de temps.

Un mouvement qui va de la concentration à la dispersion, de la lourdeur à la légéreté, d'un ordre à un désordre et qui indique une direction non réversible, du chaud vers le froid, du plus de mouvement à moins de mouvement, de l'espace vers de la durée. De la négentropie à l'entropie. À la fin, l'entropie se disperse et se résoud dans l'éternité.

 

Avec Proust, on retrouve une appréhension très proche de la théorie d'Einstein. Espace et temps y sont dans un rapport du même type. Pour la vie humaine, dans la jeunesse, c'est l'espace qui prédomine, un espace à toujours découvrir, avec comme contrepartie, un temps qui ne passe pas ou si peu. Un temps qui semble comme raréfié, non pas simplement parce qu'il est le temps « de l'oisive jeunesse à tout asservi qui par délicatesse a perdu sa vie », mais aussi parce qu'avec la jeunesse, le temps se perd dans un espace trop vaste pour elle. Elle est ce déploiement dans l'espace qui peut s'autoriser à faire peu de cas du temps, à le perdre de vue, pour ainsi dire. On a toujours bien le temps de.. quand on est jeune. Et puisqu'il s'agit d'arpenter l'espace, ainsi va le narrateur proustien, dans ses premières années, entre « du côté de chez Swann » et « le côté des Guermantes ».

Mais avec la maturité et la vieillesse, le temps réclame son dû, reprend ses droits. Au fur et à mesure, l'espace se réduit. Il est moins à parcourir et à découvrir. Il est de moindre importance. Et le temps prend toute sa valeur.

Dans les toutes dernières lignes du Temps Retrouvé, on trouve cette image des vieillards comme de frêles géants : « des êtres monstrueux, occupant une place si considérable (dans la durée) à côté de celle si restreinte qui leur est réservée dans l'espace. » Ainsi le temps est retrouvé lorsque l'espace est comme abolie. Et le narrateur conclut, à propos de cette place qu'occupe les vieillards : « une place au contraire prolongée sans mesure puisqu'ils touchent simultanément, comme des géants plongés dans les années à des époques, vécues par eux si distantes, entre lesquelles tant de jours sont venus se placer – dans le Temps. »

 

Paul Maurice.

 

 

 

 

 

 

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La mort, la vie, etc,

7 Octobre 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes, #au regard de l'éternité, #Jo LaScience

CorpsTransparents & HommeBlanc - Régine Gaud
CorpsTransparents & HommeBlanc - Régine Gaud
CorpsTransparents & HommeBlanc - Régine Gaud

CorpsTransparents & HommeBlanc - Régine Gaud

 

La mort, la vie ne sont pas avec Spinoza, comme par exemple dans la théorie freudienne, deux principes, Eros et Thanatos, qui s'opposent irréductiblement. Comme il l'écrit : « il ne peut y avoir dans le sujet des choses de nature contraire parce que dans ce cas quelque chose pourrait le détruire »

Pour le philosophe, la mort ne s'oppose donc pas frontalement à la vie. Elle n'a pas d'existence en soi, pas d'essence mais elle est un simple sous-produit de la vie. Elle est une conséquence de la vie. Ou encore, une propriété, une fonction de la vie qui produit un rapport de décomposition là où la vie est un rapport de composition : celui-ci serait interne, alors que ce qui décompose un rapport, pour une chose, un corps, un individu, aurait toujours une cause externe.


On peut confronter utilement Spinoza avec la biologie contemporaine. Ainsi pour Jean-Claude Ameisen dans « la structure du vivant », « chaque cellule est en permanence en train de « se suicider ». Ce qui la retient, c'est sa voisine, ou une de ses voisines, qui l'informe de la nécessité d'en suspendre l'exécution car elle est encore utile pour les autres. Bien loin d'être un corps qui tend à persévérer dans son être, la cellule aurait au contraire une tendance à l'auto-destruction. La mort viendrait alors de l'intérieur.

Mais là, à mon avis, il y a une question d'interprétation des faits. En effet, du point de vue de la cellule voisine, on peut interpréter cette action qui consiste à inciter sa cellule d'à côté à suspendre l'exécution de sa mort comme une tendance à persévérer dans son être, puisqu'en retour « elle sait » que cette incitation à vivre lui sera adressée également. Parce qu'il s'agit de composer des rapports encore et encore. « Compose des rapports ou crève » semble être « l'alternative éthique » du monde cellulaire.
 

De fait, ce qui produit la mort d'une cellule, ce n'est pas sa tendance à l'auto-destruction, mais plutôt l'absence d'incitation de ses voisines à vivre. Ce qui est bien une cause externe.
Du coup, au niveau de l'ensemble cellulaire, cette dépendance / interdépendance est à proprement parler existentielle. Son existence dépend de la dépendance / interdépendance de chacun des corps qui le constitue. (Ce qui entre nous soit dit, est, on ne peut plus spinozien.)

 

Enfin, toujours au niveau de l'ensemble cellulaire, ce qui constituerait pour Spinoza un individu, est-ce qu'on n'obtient pas, cette fois, une puissance interne qui tend à perséverer dans son être, de lui-même, en lui-même, par lui-même, pour lui-même ?

 

 

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Exoplanètes

18 Septembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'instant qui vient, #Jo LaScience

photo Gérard Dubois.

photo Gérard Dubois.

 

En 1798, Kant dans son Anthropologie pratique en découvre une : « Il se pourrait, écrit-il, que sur une autre planète vivent des êtres dotés de raison qui ne peuvent penser qu'à haute voix ». Sur cette planète kantienne, donc, penser c'est dire, et uniquement dire.

En orbite autour de la même étoile, il existe certainement une deuxième planète où des êtres également dotés de raison ne peuvent penser qu'en écrivant. Pour ceux-là, penser, c'est écrire et uniquement écrire. Elle a ma préférence.

 

Mais il y a une planète, toute proche de la nôtre, dans laquelle l'image a complètement pris la place de la pensée. Une planète où si le langage existait toujours on ne dirait plus « penser » ou « parler » mais « imager » et ce verbe remplirait les fonctions que nous attribuons encore, pour notre part, aux deux premiers.          

Ainsi ses habitants, peut-être encore dotés de raison, échangent-ils aussi bien avec eux-mêmes qu'avec leurs semblables, des images et rien que des images.

Et dans ce monde qui n'est rien d'autre qu'une « société de l'image », cette expression entendue ici au sens plein, est l'image exacte de la société.

 

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À propos de l'inerte et du vivant.

8 Septembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Jo LaScience

À propos de  l'inerte et du vivant.

 

Mais la frontière entre le minéral et l’organique n’est pas si infranchissable que cela, par exemple le corail.

Et un jour, au fond d’un océan, à une certaine température, à proximité d’une faille volcanique et avec un peu de soufre, la vie est là ! Pourquoi pas ?


Désormais, on connaît le début du processus, l’élément liquide est une des  conditions nécessaires, et on connaît aussi la fin de ce même processus, son résultat : un organisme mono-cellulaire.
Reste à se focaliser sur le milieu de ce processus, l’apparition de ce même organisme. Et lorsqu’il sera identifié, une forte probabilité, tout de même, il se produira un cataclysme dans la pensée humaine, à côté duquel le satellite qui tournait autour de Jupiter au lieu de tourner autour de la Terre ne sera qu’une aimable plaisanterie. Parce que cela voudra dire que la vie n’est créée que par elle-même, et par rien d’autre, qu'elle s'insère dans une séquence non-interrompue de causes et d'effets et non pas comme une création apparue par la volonté d'un dieu à partir de rien, un miracle à grande échelle, (la fameux miracle de la vie).

 

 

 

 

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