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éloge de la mollesse

Vous avez dit confiné.

23 Mars 2020 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

Selfie à l'aveugle 

En fait, je me rends compte que depuis pas mal de temps, je suis déjà quelqu'un de confiné. Ce qu'il y a, c'est qu'avant je ne le voyais pas. D'ailleurs, j'étais content de mon sort. Ça allait plutôt bien.

Mais maintenant qu'il y a un nom sur cet état, les choses risquent bien de ne plus être du tout pareilles. Forcément.

 

 

 

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Les grands massacres

17 Mars 2020 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Politiquement vôtre

Erreur d'aiguillage  -  photo Gérard Dubois

Erreur d'aiguillage - photo Gérard Dubois

 

 

Quand ils sont perclus de bons sentiments,

et que la bonne volonté doit suffire à changer les choses.

Quand ils n'ont à la bouche,

que les mots de vertu et de pureté,

l'indignation en bandoulière.

Quand ils ne voient dans le monde 

que de mauvaises intentions,

et des complots à tout instant.

Quand ils sont le bien,

qu'ils sont entourés par le mal,

et qu'ils en sont les victimes éternelles,

alors le temps des grands massacres dans la pénombre, 

le temps des grands massacres sous la lune,

                 peut commencer.

 

 

 

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Un moment de grâce

13 Mars 2020 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

photo Gérard Dubois

photo Gérard Dubois

 

Il y a les moments de grâce. Un moment de grâce, ça pourrait être comme l'idée platonicienne du bonheur. Le bonheur quotidien agite ses ombres sur les murs de la caverne. Elles ne sont que le triste reflet de ces moments de grâce. Parce qu'en dehors de la caverne, dans le monde réel, se trouve l'idée vraie du bonheur, c'est-à-dire ces moments de grâce.

 

Mais il n'y a pas pléthore. Dans une vie entière, considérée dans toute sa durée, on les trouve très peu. Ils seraient d'une grande rareté.

 

Maintenant, à l'intérieur d'un moment de grâce règne une légèreté extrême ; un sentiment d'être au meilleur de soi-même, ce qui se fait de mieux, très au-delà de notre façon d'être au quotidien.

Il arrive à l'improviste, pas simplement comme un bon moment qui peut se répéter parce qu'il suffit de le vouloir, mais ce moment-là est quelque chose d'infiniment singulier, clos sur lui-même. Avec lui, il y a ce savoir intime qu'il ne reviendra jamais, qu'il ne se reproduira pas.

Quelque chose d'intense se met en place dans l'individu parce qu'il se sent soudain relié avec une puissance inhabituelle à du collectif, à un groupe, à de l'altérité.

 

Il se forme à partir d'une conjonction imprévisible d'éléments qui surgissent pourtant du continu de la vie et de ses déterminations, mais il éclate à ce moment-là, comme par l'effet d'une grâce, sans qu'il y ait une raison assignable.

 

Il se peut aussi que sur le moment, il y ait juste la perception de vivre un bon moment. Mais rétrospectivement, peut-être bien plus tard, l'esprit prendra conscience de l'unicité de ce moment à nul autre pareil.

C'est que même à soi, nos propres moments de grâce savent rester discrets, comme s'ils s'agissaient pour eux de ne pas se distinguer des autres, de garder l'anonymat. Leur nature est ainsi faite.

 

Ils laissent un souvenir pérenne. Ils seront un acquis qui pourra venir légitimer, donner du sens à bien d'autres instants de l'existence. On est fier d'avoir été capable de les vivre. Fier et aussi heureux. Ils nous appartiennent à jamais. Ils font partie intégrante de ce que l'on est. Peut-être même que dans une large mesure, ils nous constituent.

 

C.E.

 

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