Chercheurs d'éternité
Depuis longtemps déjà
me voilà préoccupé
par la question de l'éternité.
On peut m'en blâmer,
on peut se gausser,
mais désormais elle ne me quitte plus.
Tu dois mourir à la mort,
pour accéder aux douces pentes
infinies, horizons penchés.
Ni commencement ni fin
que tu ne connaisses déjà.
L'âge des ténèbres quand l'humanité
doit encore donner vie à l'être humain.
L'âge des empires qui surgissent triomphants,
invincibles, portés par les dieux,
et disparaissent en un jour, misérables,
abandonnés de tous.
L'âge d'abondance quand aucune chose
ne peut jamais rassasié l'être humain.
Quand l'ignorance, qui est des tous les âges,
triomphe à chaque instant.
Nulle durée qui ne te soit étrangère.
Alors plus rien ne s'oppose à la vie,
sous tes pieds la sentir, l'éternité retrouvée,
être son intime, toute fenêtre ouverte.
Paul Maurice
Ran (le chaos)
- Ne blasphème pas les dieux et Bouddha,
Ce sont eux qui pleurent, détrompe-toi.
Ceux qui invariablement se vouent au mal,
perpétuant meurtre sur meurtre,
pensant ainsi assurer leur survie,
ne sont que le reflet de la bêtise humaine.
Même les dieux, même Bouddha,
ne nous préservent pas.
Ne pleure pas, car le monde est ainsi fait.
Ce n'est pas la joie mais la peine
que cherche l'homme.
Regarde dans ce premier château, là-bas.
Des êtres stupides essaient de se dérober
devant cette souffrance,
et ils s'entretuent, et ils s'en réjouissent.