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éloge de la mollesse

Tu les trouves jolies, mes fesses ?

13 Août 2017 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'individu et la société, #au regard de l'éternité

Le clone qui m'aimait - par  Régine Gaud

Le clone qui m'aimait - par Régine Gaud

 

L’avenir sera critique du présent, mais aussi le présent est critique de l’avenir. Dans un cas comme dans l'autre, il s’agit, ne l'oublions pas, d’objets à construire.

 

 

Qu’y a t-il de commun entre la momie égyptienne, les masques d’or des rois mycéniens, les gisants du Moyen-Âge, les automates du 18ème siècle, et cet ultime avatar, le clone.

On pourrait ajouter à la liste, l’avenir radieux du socialisme ou la fin de l’histoire du libéralisme.

Tous ont en commun de témoigner pour cette entreprise prométhéenne qui consiste à vouloir inverser la flèche du temps. Un changement d'orientation à 180° où ce n'est plus le passé qui vient légitimer le présent mais la promesse de l'avenir

Tous, ils cherchent à délier le corps d’un passé originaire pour projeter un autre corps mais identique dans le futur.

Pour y parvenir, celui-ci devra traverser la mort ou l’histoire, entreprendre une révolution ou s’adjoindre les services de la science.

Il vise, rien moins que ce corps utopique, parfait, transfiguré, invincible, glorieux, où la jeunesse ne passe pas, éternel comme un dieu, un corps sans appartenance à une classe sociale ou qui ne connaît pas les crises, les guerres et les soubresauts de l'histoire.

Tous ils mettent en scène des corps utopiques pour donner corps à l’utopie.

 

*******

 

Dans la création du clone, il y a en creux, l’incomplétude de son créateur. Ce qui inverse singulièrement la relation créateur – créature, parce qu’elle place la perfection du côté de cette dernière.

Et de ce fait, on se rend compte rapidement que le clone, en tant qu’instrument parfait, n’a qu’une seule possibilité, qu’un seul destin, contenu dans ces deux termes : se révolter contre son créateur imparfait.

C’est ainsi qu’il faut l’imaginer. Le clone ne peut être qu’un clone révolté.

 

*******

 

Alors, cette simple question: Mais qu’est-ce qui lui a pris à Régine Gaud, de vouloir, absolument, nous rendre palpable ce clone, de nous montrer à quel point il nous est déjà familier, à quel point il est, à n’en pas douter, cette tragédie nécessaire.

C’est parce qu’elle sait, intuition d’artiste oblige, qu’il nous interroge depuis toujours. N’y a-t-il pas en chacun d’entre nous, ce désir fou, cette impérieuse nécessité de voir, enfin pris dans le mouvement de la vie, tout ce qui du corps, échappe à notre vue, à savoir, l’arrière de son crâne, son dos, ses fesses ?

Et l’inscrire dans un synoptique parfait. Un même corps multiplié, enfin conscient de lui-même dans sa totalité, qui permettrait d'éviter que se pose cette obsédante question : " Tu les trouves jolies, mes fesses ? "

 

 

 

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