L'amour peintures
Texte - Julie Eloy
Photos - Sylvie Paponnet
Ma balafre est sujette à beaucoup de questions...
Et l'amour vous tourne le dos, il court et vous ne le retrouvez même pas sur les quais... finalement qui l'a inventé ? Celui qui vous cloue la porte au nez ou celui qui vous chante la plus belle chanson ?
Une certaine pense qu'être détruite, c'est le plus beau supplice qu'on puisse subir. N'est-ce pas elle le joug ?
Qu'est-ce donc cette trajectoire, ces ronds, ces décibels, ce va et vient, ces hésitations, ce trou dans le triangle des Bermudes.
Incapable de mesurer, je ne sais plus avancer car je ne sais pas où tu es, où tu vas... comme s'il n'y avait plus de lianes entre nous. Tu es loin mais tu es près mais tu n'es pas là alors tu n'es ni loin ni proche... L'amour sans alphabet peut-être un code barre sans barre ni cochon, il faudra bien s'y faire... On rêve même si tout est gris, on croit qu'on a le droit... On est mélancolique et le souvenir te drape comme la magie d'une vie passée. Un cœur blessé en rose. Je dessinerai le fond de ton âme comme un éclair... Entre nous on se console, les nuits paraissent moins longues et le sommeil ne vient pas...
Je cours plus vite si je suis dans tes traces... si je chante c'est pour toi, la couleur vive me rappelle qu'il est chic d'avoir un cœur ! Si tu m'aimes je le sais mais si tu ne m'aimes pas ?
Si l'amnésie vient des deux côtés et si c'était trop loin ? L'univers s'aperçoit que les humains existent car l'amour survole nos pensées, nos pays.
Comment ce navire pourrait s'écrouler ? Le pirate s'escrime et voit tout ou rien, il n'a pas de demi-teintes... quand on nous force à oublier, on échoue, d'accord. Alors on plonge et on revient à tribord... sur le bateau qui-vive où les mariés ne nous voient plus. Ils s'enlacent et quand ils te regardent, tu vois l'avenir dans leurs yeux. On est sur cette toile de Matisse...
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On peut dire que tu reviens de loin toi qui sombrait dans le malheur, dans cette soumission entourée de cœurs. Je deviens tourterelle si loin des quadrillages. On ne sait pas d'où tu viens ! Ma balafre est sujette à beaucoup de questions... la solution est opale. Pour l'instant un esprit racoleur nous donne l'impression d'une agitation. On ressemble à Peter Pan...
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La roue du paon nous a surpris un matin... Il n'y a pas de vampires atroces, immondes comme nos amis... les vampires sont des monstres et s'ils sont si méchants, c'est qu'ils n'existent plus... alors le plus mignon lapin nous apprend son séjour au pays du détroit. Pour un tour, je me suis trompé de jours, de nuits intersidérales...
Le bonheur nous trompe mais le destin ne nous trompe pas et c'est le bonheur, le destin... autant le crier !
Dans ma chambre close on peut voir maintenant des allées émeraude qui donne sur un château hanté avec des ailes miroir espérances... C'est un signe qu'il y a assez de lumière dans la tour car les ailes réfléchissent vers le ciel attraction... Le grenier devient huile, aquarelle de lumière comme la lumière fond sur le toit. Le bois est doré... les rideaux s'ouvrent et se ferment comme un livre... une vie, en plus de toi, plume...