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éloge de la mollesse

Christiane - par Jean Crespi

4 Décembre 2014 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Jean Crespi

photo Gérard Dubois - Épaule nue.

photo Gérard Dubois - Épaule nue.

 

 

C’est alors que je fis, au cours d’une fête organisée par l’aumônier (scolie 1 un aumônier est un ecclésiastique dont la fonction ordinaire fut de distribuer les aumônes de ceux à qui il était attaché, de leur dire la messe, de faire la prière du soir et du matin), au cours d’une fête organisée par l’aumônier du lycée, la connaissance de Christiane (scolie 2 christiane : étymologie grecque khristos, celui qui annonce, messie ; personnalité : elle est avant tout affective. Marquée par la Lune, Christiane appartient souvent au signe astrologique du Cancer et en a les principales caractéristiques : imaginative, réceptive, d'une intuition souvent impressionnante, elle est éprise de magie et de merveilleux. Se montre impulsive, capricieuse, colérique, impatiente. Trop pressée car passionnée elle a tendance à mettre la charrue avant les bœufs et n'ira pas toujours au bout de ce qu'elle entreprend), la connaissance de Christiane fille grande aux longs cheveux noirs brillants, à  l’éclatante poitrine, aux légèrement exophtalmiques gros yeux sombres.
N’osant parler à une que je ne connais pas, étant assis près d’elle et comme par hasard, je posai ma main droite sur sa puissante fesse gauche (scolie 3 Dérivé du bas latin fissa : la fente ou la fissure, le terme fesse [au singulier] jadis employé pour le sillon ou raie s'est appliqué aux parties de la croupe, passant ainsi au pluriel et désignant alors les deux lobes charnus du corps humain situés en bas du dos, au-dessus des cuisses) ma main droite sur sa puissante fesse gauche, prêt en cas de protestation à m’excuser, de ma maladresse (scolie 4 Qu’attends-tu de mon récit : « Oh je connais le type, le type lugubre. Il aime un bon conte épicé de considérations sociales ; il aime reconnaître ses propres pensées et ses propres angoisses. ») La redoutée réaction ne se produisant pas, j’accentue discrètement ma pétrisseuse pression sur (dans ?) la chair de ma voisine.

L’aumônier-curé cependant propose un jeu musical où à tour de rôle les filles doivent choisir – posant un tapis petit devant lui – un garçon, le faire s’agenouiller, s’agenouiller à leur tour, l’embrasser. Garçon lui même, en soutane mais garçon, le curé est souvent élu. Vient de choisir, le tour de Christiane. Simulée ou authentique, l’hésitation – qu’elle prolongea – suscita mon angoisse ; après une réflexion courte devant un autre, elle s’arrêta, immobile sauf la palpitation de ses seins (scolie 5 symboles de séduction, les seins sont les attributs de la féminité par excellence. Le sein est enveloppé d'une couche de tissus adipeux qui lui donne sa consistance souple et sa forme, ainsi que de tissus glandulaires et de tissus fibreux. L'intérieur est constitué de vaisseaux sanguins, de nerfs, de canaux galactophores, de cellules graisseuses, et de glandes. Le tout repose sur le muscle grand pectoral, qui contribue surtout aux mouvements du bras) elle s’arrêta, immobile sauf la palpitation de ses seins dont un serré pull accentue le relief, comme indifférente, devant moi. Le relâchement de tension qui s’ensuit me laisse presque sans réaction quand je reçois d’elle un posé au coin de la bouche baiser (scolie 6 un baiser est un contact volontaire rapproché, de durée variable, des lèvres sur une autre matière. D'une manière générale un baiser désigne l'échange mutuel et désiré d'un contact labial, sans toutefois s'y restreindre. On distingue en particulier les baisers sur la joue [ou bises] – amicaux – des baisers amoureux, sur la bouche [voire sur d'autres parties du corps]. Le substantif « baiser » ne doit pas être confondu avec le verbe « baiser » qui, de manière familière, désigne l'acte sexuel). Je reçois d’elle un posé au coin de la bouche baiser. Chacun revint s’asseoir. De ma chaise Christiane rapproche sa chaise, je passe un bras, le droit bien sûr, autour de ses épaules.

Et maintenant ? S’arranger pour la revoir ! L’ayant touchée, oserai-je lui parler (scolie 7  parler :  articuler les sons de la parole : ça y est ma fille parle ; briser le silence : mais parle, dis quelque chose ; exprimer par la parole : un problème, parlons-en ; s'exprimer d'une certaine manière : je lui ai parlé – dans les yeux ; s'exprimer dans une certaine langue : parler le bas breton ; être touché par : le rock ça me parle ; avouer : si tu parles le procureur en tiendra compte) oserai-je lui parler ? Je suis, dégageant mon bras droit, sur le point de le faire ; elle ne m’en laisse pas le temps, décide de l’heure et du lieu où demain nous nous verrons. Frustré de l’initiative je lui en veux un peu, pressé maintenant de me retrouver seul pour savourer cette sur moi-même sur christiane sur le monde victoire. Le souvenir de la plasticité sous ma main de sa fesse alimente mon désir (scolie 8 comme la conscience, le désir est cette négativité qui dévalorise l'être-là, donné, au profit de l'absent, l'être à venir : le désir n'est donc pas de l'ordre de l'avoir puisqu'il suffit d'avoir pour ne plus désirer ce qu'on a, mais de l'ordre de l'existence, qui aspire à la plénitude de l'être sans jamais pouvoir l'atteindre parce qu'elle cherche dans l'absence ce qui ne peut être donné que dans la présence), la plasticité sous ma main de sa fesse alimente mon désir, génère cette impression d’être devenu un autre ; un regret pourtant –  j’oubliai de l’embrasser. Un oubli, voilà tout, mais le souvenir de la soirée en est un peu gâché.

A telle heure à tel endroit le lendemain nous nous retrouvons. Comme si c’est l’hiver il fait froid, mettons que c’est l’hiver. Elle porte un beige manteau qui atténue ses formes ; je dis Il fait froid elle approuve. On se dirige vers le square (dont les frondaisons entrelacés forment un tunnel de verdure) on s’assoit sur un banc, laissant 0, 60 mètre entre nous; malgré le froid elle enlève son beige manteau, et ses seins, toujours moulés dans son chandail, surgissent. Elle est, dit-elle, la fille du pharmacien de la rue Emile-Gaboriau (scolie 9 fils de notaire, Emile Gaboriau naît en 1832 à Saujon, en Charente-maritime. La famille migre un an plus tard à l’île d’Oléron, puis à La Rochelle en 1837. Emile suit des études à Tarascon-sur-Rhône puis à Saumur. Il est enthousiasmé par les Histoires extraordinaires d’Edgar Poe, que Baudelaire traduit en 1856. Il s’établit à Paris en 1856, écrivant pour le journal La Vérité et devenant secrétaire/nègre de Paul Féval. Cela lui permet de tâter du roman-feuilleton. En même temps, il fréquente morgue, tribunaux et prisons pour y chercher des sources d’inspiration. Il décède en 1873 – au 39 de la rue Notre-Dame-de-Lorette, 75009 Paris) Elle est, dit-elle, la fille du pharmacien de la rue Emile-Gaboriau. Puis le silence... Elle semble attendre chose de moi quelque, moi aussi j’attends quelque chose de moi. Comment paraître quelqu’un d’autre, surprendre étonner Christiane, et moi-même ; je ne sais si ou non j’ai toujours envie de la toucher. J’ai voulu m’habiller bien mais me sens comprimé dans mon trop petit veston. Alors, malgré moi : Pourquoi on pense ce qu’on pense ? ça m’est venu comme ça, et maintenant je suis inquiet. De ses gros yeux exophtalmiques, elle, d’un regard que je trouve vide me regarde. Oui pourquoi on pense ce qu’on pense ? Et voilà qu’ignorant ma question elle se dit très heureuse que je l’aie hier touchée. Evoqué, le souvenir du geste m’effraie, m’empêche de le renouveler. Vêtues d’un blazer bleu et d’une jupe écossaise des adolescentes – sans doute les élèves d’une proche privée et non mixte institution religieuse – passent près de nous... Une grande maigre se retourne : Alors les amoureux ! elle rit – un peu bêtement  (scolie 10 Descartes dans une lettre célèbre[à Chanut, 6 juin 1647] raconte comment étant jeune la première fille qu’il aima louchait. Dès lors il fut attiré par toutes les filles qui avaient un strabisme ; c’était une sorte de réflexe conditionné, quelque chose d’irréfléchi qui ne relève pas de la connaissance, puisque les qualités de l’être sont complètement laissées à l’écart.  « Ainsi, écrit-il à Chanut, lorsque nous sommes portés à aimer quelqu'un, sans que nous en sachions la cause, nous pouvons croire que cela vient de ce qu'il y a quelque chose en lui de semblable à ce qui a été dans un autre objet que nous avons aimé auparavant, encore que nous ne sachions pas ce que c'est. ») Alors les amoureux !  elle rit – un peu bêtement. Un enfant nous prend en photo. J’ai l’impression qu’on me décide, d’être décidé par les passants du square. Un chien maintenant s’approche flaire, presque obscènement, Christiane, qui rigole. Une élégante femme appelle le chien, excuse sa familiarité, affirme qu’il n’est pas méchant. Jamais les choses comme prévu ne se passent : je prévoyais une séance de cinéma – j’avais même prévu le film – puis de profiter du noir pour enfin – après (ou avant d’) avoir un peu palpé Christiane – l’embrasser, et voilà... Maintenant m’accroche dans son propos le mot sensualité (scolie11 la sensualité est l'attachement aux plaisirs des sens. Le mot désigne aussi l'attribut, la qualité, l'acte, l'effet ou l'état de ce qui est sensuel. Ce dernier n'est pas obligatoirement lié à la sexualité ou à l'attirance sexuelle), Maintenant elle prononce le mot sensualité... la parole est tellement plus forte que le geste... Nœud papillon (scolie 12 : « Même pour le simple envol d’un papillon le ciel tout entier est nécessaire » Paul Claudel) Nœud papillon feutre noir, un dandy, après un regard appuyé sur les seins de Christiane,– me supposant veinard – me fait un clin d’œil.
Voilà – j’ai subrepticement regardé ma montre – six minutes et demie qu’aucune parole ne fut prononcée ; je ne veux surtout pas mettre un nom sur ce qui entre nous se passe – d’autant que je n’en sais rien... elle sent bon ; comme le chien tout à l’heure – mais plus discrètement, à distance – je la flaire : ne penser à rien d’autre qu’à, aspirer cette odeur d’elle à laquelle se mêle un épicé parfum. Tirant sur sa laisse mais tenu fermement le chien repasse, la femme – se souvenant sans doute – rit en nous dévisageant : c’est beau d’être jeune ! De quoi je me mêle... et Christiane qui veut caresser le chien, non les choses ne se passent jamais comme prévu. Par exemple derrière un gros nuage noir (
scolie 13 Un nuage est constitué de minuscules particules d'eau liquide ou solide ou les deux à la fois qui sont en suspension dans l'atmosphère. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, un nuage n'est pas formé uniquement de vapeur d'eau. Il peut – il doit – comporter également des particules liquides non aqueuses [acides], des particules solides provenant de vapeurs industrielles, de poussières, de fumée) derrière un gros nuage noir le soleil disparut. Nécessairement on allait en parler (voir scolie 7). Je dis Le soleil a disparu. Alors Christiane On pourrait se réchauffer mutuellement, ajoutant que tu comprends ma mère a perdu son pucelage (scolie 14 « Elle se mit sur le ventre, et lui dit : Mon second ami ! pommade-moi. Mon premier ami a eu le pucelage de mon bijou ; il est juste que tu aies celui de ma rosette ; mon papa sûrement m’approuvera ! » Restif de la Bretonne) ma mère a perdu son pucelage à 17 ans ; je viens d’en avoir 16 : mieux que sa mère, une fille doit faire mieux que sa mère. J’ai tout prévu. Adeline la fille des patrons de l’hôtel de la rue du Maréchal-Bugeaud (scolie 15 Bugeaud, s’adressant aux Algériens, déclare dans un discours à la Chambre le 24 janvier 1845 : « J'entrerai dans vos montagnes ; je brûlerai vos villages et vos moissons ; je couperai vos arbres fruitiers, et alors ne vous en prenez qu'à vous seuls. » En 1852, la statue de ce guerrier fut inaugurée à Alger, place d’Isly au cœur de la ville. En reconnaissance du rôle joué par le Maréchal dans la conquête de l’Algérie, contre laquelle il dirigea entre 1836 et 1847  cinq expéditions. Il en fut aussi le gouverneur général. En 1844, la bataille d’Isly le vit obtenir le titre de Duc. Sur le site de l’office de tourisme du Haut-Périgord on trouvera [fort instructif bien qu’entaché de fautes d’orthographe], le récit des mésaventures de la statue du maréchal : « Lorsque la France quitta l’Algérie, la statue de la place d’Isly fut rapidement descendue de son piédestal et expédiée à bord d’un cargo, à Marseille. Excideuil (en Périgord) où le souvenir du maréchal était bien vivant s’empressa de la réclamer. Hélas, elle fut en un premier temps attribuée à Albertville. Le maréchal il est vrai, avait été colonel à Grenoble, puis commandant en chef de l’armée des Alpes à Lyon. Or les Excideuillais ne désarmèrent pas. La municipalité bien aidée par un comité de soutien, obtint le retour de la statue dans la ville où il avait vécu et où certains lieux témoignent encore de son existence. Érigée sur la place des Promenades en 1967 elle aurait dû être inaugurée en 1969, mais en raison de la maladie du maire la cérémonie fut annulée. Après avoir été restaurée, la statue put enfin être inaugurée le 20 juin 1999. Et 150 ans après la disparition du maréchal [le 10 juin 1849] Excideuil lui rendit un hommage mérité ») la fille des patrons de l’hôtel de la rue du Maréchal-Bugeaud, Laurette, en l’absence de ses parents nous prête une chambre – dans un quart d’heure, ne perdons pas de temps. A cette précipitation manque sans doute un peu de romantisme, mais la perspective de voir nues ces fesses (voir scolie 3) dont la texture m’émut...

Le spectacle de Christiane dévêtue, de ses globes charnus dont légèrement tremble les masses, me fait moi des pieds à la tête fortement trembler. Du sac de Christiane furent sortis les préservatifs (scolie 16 Vérifiez que l’emballage est intact et que la date limite d’utilisation n’est pas dépassée. Vérifiez également que le préservatif présente la norme NF ou CE, attestant la conformité aux normes françaises ou européennes. Ouvrez l’emballage avec précaution pour ne pas abîmer le préservatif. Avec les doigts ! Pas avec les dents… un peu de contrôle ! Veillez à ne pas endommager les préservatifs avec vos ongles, vos bagues ou tout autre objet coupant). Du sac de Christiane furent sortis les préservatifs dont, fille de pharmacien, elle s’était munie ; de son emballage elle en extrait un, et me saisissant sans hésitation m’encapuchonne habilement.

Depuis Christiane a long time ago je suis par les callipyges attiré (Scolie 17  la Vénus callipyge est un type particulier de statue grecque représentant la déesse Vénus soulevant son péplos pour regarder ses fesses, forcément superbes [kalli  beau, pygos  fesse] par-dessus l'épaule.)  

Depuis Christiane a long time ago je suis par les callipyges attiré.

 (Scolie 18  Un scolie est en géométrie une remarque sur plusieurs propositions, faite en vue d'en montrer la liaison, la restriction ou l'extension. Le terme est utilisé en philosophie : « Dans ce scolie Spinoza répond à quelques objections qu'il se fait faire par ceux qui ne conçoivent pas que la substance étendue soit un attribut de Dieu » [Condillac] Créationniste s’abstenir).

Depuis Christiane a long time ago je suis par les callipyges attiré.

 

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