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éloge de la mollesse
Articles récents

Syllogisme à la Françoise

20 Septembre 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref

 

Si a = b

et b = c

alors a = c

 

- Tous les gens que je connais sont des gens bien,

or il se trouve que tous les gens bien sont des gens de gauche,

donc tous les gens que je connais sont des gens de gauche. 

 

 

 

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Qu'il soit maudit la nuit...

16 Septembre 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes

La nuit - photo Gérard Dubois

La nuit - photo Gérard Dubois

" Qu'il soit maudit le jour, qu'il soit maudit la nuit...".  C'est beau comme du Shakespeare. Et c'est avec ces mots que Baruch de Spinoza est exclu de la communauté israëlite d'Amsterdam, le 17 juillet 1656. Qui ne rêverait d'être exclu de la sorte d'une quelconque communauté religieuse ? Ce herem (exlusion) ne manque pas d'allure vraiment.
Malgré la violence du propos, Spinoza ne semble pas avoir beaucoup été affecté par cet événement. Il n'a pas encore 24 ans lors de ce banissement. Aucun de ses ouvrages n'est publié ni même achevé. Et pourtant on lui reproche déjà d'être sur la mauvaise voie, de pratiquer et d'enseigner d'horribles hérésies, de commettre des actes monstrueux. Tout cela étant attesté par de nombreux témoins dignes de foi.

Spinoza est donc exclu du monde religieux. Ce qui ne va pas l'empêcher de pratiquer à son encontre une forme d'entrisme en prenant nombre de notions du dogme religieux pour les retourner à son usage.
À commencer bien sûr par Dieu lui-même. Le Dieu de Spinoza, c'est-à-dire une substance, une nature, est considéré par ses contemporains, comme un dieu pour philosophes,  une dieu pour athées, (l'ironie étant que maintenant, on lui reproche d'avoir maintenu l'idée de Dieu).
Mais d'autres idées religieuses passent également à sa moulinette - celles d'éternité, de joie, de béatitude, d'amour...
En fait, il s'agit pour lui de marcher sciemment sur les plates-bandes de la religion pour ne pas lui laisser le champ libre. Notamment par cet entrisme, il vide les dogmes traditionnels de leur substance pour les rendre disponibles à une religion vraie, une religion philosophique fondée sur la Raison et la Connaissance.

 

Mais voici le texte du herem de Spinoza :

(...)  tout cela ayant été examiné en présence de Messieurs les Hahamim, les Messieurs du Mahamad décidèrent avec l'accord des rabbins que ledit Spinoza serait exclu et écarté de la Nation d'Israël à la suite du hérem que nous prononçons maintenant : 

 

A l'aide du jugement des saints et des anges, nous excluons, chassons, maudissons et exécrons Baruch de Spinoza avec le consentement de toute la sainte communauté en présence de nos saints livres et des six cent treize commandements qui y sont enfermés. Nous formulons ce hérem comme Josué le formula à l'encontre de Jéricho. Nous le maudissons comme Élie maudit les enfants et avec toutes les malédictions que l'on trouve dans la Loi. Qu'il soit maudit le jour, qu'il soit maudit la nuit ; qu'il soir maudit pendant son sommeil et pendant qu'il veille. Qu'il soit maudit quand il sort de chez lui et qu'il soit maudit quand il rentre chez lui. Veuille l'Éternel ne jamais lui pardonner. Veuille l'Éternel allumer contre cet homme toute Sa colère et déverser sur lui tous les maux mentionnés dans le livre de la Loi : que son nom soit effacé dans ce monde et à tout jamais et qu'il plaise à Dieu de le séparer de toutes les tribus d'Israël en l'affligeant de toutes les malédictions que contient la Loi. Et vous qui restez attachés à l'Éternel, votre Dieu, qu'Il vous conserve en vie.

Sachez que vous ne devez avoir avec Spinoza aucune relation ni écrite ni verbale. Qu'il ne lui soit rendu aucun service et que personne ne l'approche à moins de quatre coudées. Que personne ne demeure sous le même toit que lui et que personne ne lise aucun de ses écrits." 

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Critique des preuves de l'existence de Dieu

15 Septembre 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes

photo - Sylvie Paponnet

photo - Sylvie Paponnet

 

À juste titre, on a produit une critique ontologique des preuves de l'existence de Dieu. Kant en serait le principal artisan. Cette critique pourrait se formuler ainsi : 
"Dieu étant parfait il possède toutes les qualités dont celle de l'existence. Donc Dieu existe".
Ou encore quand on dit "Dieu est parfait" on suppose déjà implicitement son existence puisqu'on lui attribue la qualité de perfection.

En fait ces preuves de l'existence de Dieu, telles qu'elles sont énoncées ici se résumerait à de simples définitions.
Le Dieu de Spinoza n'échapperait pas à cette critique. Il serait un être purement conceptuel qui ne devrait son existence qu'à des propositions, démonstrations, corollaires et autres scolies. Son Dieu-Univers ne serait rien d'autre qu'un être de papier.

 

Pourtant, la philosophie de Spinoza propose une nature, certes infinie, mais intelligible et connaissable, là où l'esprit humain veut bien se focaliser, avec ses lois rationnelles et déterminées qui permettent justement l'observation et l'expérimentation.
À ce titre, c'est une philosophie qui fait bien plus que résister à la science contemporaine. Elle continue à exercer une puissance heuristique qui offre un cadre interprétatif aux faits observés.
Einstein, lui, croyait au Dieu de Spinoza pour la simple raison qu'il nous mettait en présence d'un univers intelligible.

 

Du coup, on peut tout de même se demander si la critique kantienne des preuves ontologiques de l'existence de Dieu ne s'arrête pas devant la conception moniste du divin chez Spinoza; laquelle identifie créateur et création dans une seule et même substance.
Ce qui fait un dieu singulier, très différent des monothéismes traditionnels. Ce ne serait pas étonnant. Avec ceux-ci, le créateur est extérieur à sa création. Il s'en est absenté. C'est donc logiquement qu'il faut rechercher les preuves de son existence puisqu'il n'est pas là. Or avec Spinoza, l'unité créateur / création est cause d'elle-même. Dieu est cause de toutes choses au même sens que cause de soi (I, 25,sc). Parce que s'il est cause de soi, il est nécessairement cause de toutes choses. Il produit comme il existe. Alors, l'existence de la création ne donne-t-elle pas l'existence du créateur sans autre forme de procès ?

 

 

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Un dieu indifférent ?

14 Septembre 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes

photo - Sylvie Paponnet

photo - Sylvie Paponnet

Khalil Gibran a dit.... : «  Et si vous voulez connaitre Dieu, ne vous posez pas en interprète d'énigmes.
Regardez plutôt autour de vous et vous le verrez, jouant avec vos enfants.
Et regardez vers l'espace, vous le verrez marchant sur un nuage, les bras ouverts au milieu des éclairs et descendant en pluie.

Vous le verrez souriant parmi les fleurs, puis se levant et agitant ses mains dans les arbres. »

 

Qu'aurait pensé Spinoza de ce texte de Khalil Gibran à la gloire de Dieu. Il aurait sans doute apprécié le début " Et si vous voulez connaitre Dieu, ne vous posez pas en interprète d'énigmes". Mais pour la suite ce dieu trop à l'image de l'homme avec des bras et des mains lui aurait déplu.  

On peut toujours parler de Dieu d'une façon moins anthropomorphique, par exemple, on dira qu'il est dans chaque poussière d'étoile, dans chaque astéroïde ; celui qui va s'écraser sur notre planète et arrêter la vie pendant plusieurs millénaires voire même à tout jamais, ou encore celui qui va faire en sorte de l'éviter en passant au large, à quelques centaines de milliers de kilomètres.

Le Dieu de Spinoza est un dieu d'amour, ou plus précisément un dieu aimé /aimant. Mais aussi l'indifférence fait partie intégrante de la substance divine. Il  partage cette indifférence avec les dieux d'Épicure. Il ne faut pas l'entendre dans un sens négatif. Elle marque sa toute-puissance. Notamment il est cause de tous les corps en mouvement dans l'univers. Il réalise tous les possibles dans une seule réalité. Ainsi ne se pose pas pour lui la question de la volonté et du choix qui ferait de lui un être en puissance. Son indifférence est juste une question de nécessité. Pour que toute chose ait lieu.

 

Il s'ensuit qu'un corps en mouvement a été déterminé par un autre corps en mouvement, qui lui-même a été affecté par un autre corps en mouvement et ainsi à l'infini.

De la même façon pour les objets de la pensée. Une idée pousse l'autre qui elle-même va en déterminer une autre et ainsi à l'infini.

 

Il faut une foi véritable pour penser que l'on peut comprendre les lois de l'univers, qu'elles sont intelligibles. Au contraire, ce sont ceux qui croient aux miracles, aux énigmes, aux choses sans cause naturelle, à l'irrationnel, qui sont athées puisqu'ils ne croient pas à un dieu connaissable.

 

 

 

 

 

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L'homme est un dieu pour l'homme

8 Septembre 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes, #L'individu et la société

Venus on the beach - photo Gérard Dubois

Venus on the beach - photo Gérard Dubois

 

Contre le trop célèbre "l'homme est un loup pour l'homme", il y a le magnifique "l'homme est un dieu pour l'homme" de Spinoza, qui figure dans un non moins magnifique texte de son Éthique : (corrolaire et scolie de la proposition 35, partie 5).

(...) " C'est lorsque les hommes vivent sous la conduite de la Raison qu'ils s'accordent le mieux par nature. Donc les hommes sont le plus utiles les uns aux autres lorsque chacun cherche avant tout le plus utile qui est le sien.

L'expérience même l'atteste chaque jour partout de si clairs témoignages que presque tout le monde dit que l'homme est un dieu pour l'homme. Pourtant il est rare que les hommes vivent sous la conduite de la Raison; mais c'est ainsi : les hommes sont pénibles et envieux les uns aux autres. Il n'empêche, ils ne peuvent guère passer leur vie tout seul et de fait, à la société commune des hommes, il y a bien plus de commodités que de dommages, de sorte que la plupart se plaisent à la définition de l'homme comme animal politique.
Que les Satiriques rient donc autant qu'ils veulent des choses humaines, que les Théologiens les détestent, et que les Mélancoliques louent, tant qu'ils peuvent, la vie inculte et sauvage, qu'ils méprisent les hommes et admirent les bêtes : les hommes n'en feront pas moins l'expérience qu'ils peuvent beaucoup plus aisément se procurer par un mutuel secours ce dont ils ont besoin, et qu'ils ne peuvent éviter que par l'union de leurs forces les dangers qui les menacent de partout."

L'éthique, Spinoza, idées nrf, Gallimard, traduction Roland Cailloix, p.275, 276.


 

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L'éternité, ici et maintenant

7 Septembre 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes, #au regard de l'éternité

Le ciel n'attend pas - photo Gérard Dubois

Le ciel n'attend pas - photo Gérard Dubois

 

Si, pour Spinoza, nulle chose ne porte en elle le germe de sa destruction et s'il ne peut y avoir dans le sujet des choses de nature contraire parce que dans ce cas quelque chose pourrait le détruire, alors "nulle chose n'a rien en soi qui la puisse détruire et au contraire elle s'oppose à tout ce qui peut supprimer son existence" (L'éthique, III, 6, dém.)

Autant qu'elle le peut et selon sa puissance, cette chose s'efforce de persévérer dans son être et pour une durée indéfinie.
Ce qui veut dire que la mort vient toujours frapper de l'extérieur. Celle-ci est toujours une cause ou une détermination externe. Ainsi même pour la mort, il n'y a pas de liberté. On est bien plus suicidé qu'on ne se suicide.

Donc si cette cause externe était levée, l'éternité s'offrirait à nous. D'une certaine manière, elle est toujours possible, là à portée de main. Seulement voilà, au dernier moment, il y a généralement un hic. Le fini de l'existence, jusqu'à présent, n'a jamais manqué de faire valoir ses droits.
Cependant, on peut garder dans un coin de l'esprit qu'une éternité nous est strictement contemporaine bien qu'encore pour l'instant inatteinte par nos corps. "Strictement contemporaine", cela veut dire que cette éternité ne vient pas se placer dans la continuité d'une durée quelconque, par exemple après la vie. Et du coup l'actualité des choses se concevra à la fois sous la manière du temps mais aussi sous un regard d'éternité.

C'est pourquoi s'imaginer immortel, malgré les démentis incessants de la réalité, peut ne pas apparaître comme totalement insensé, même s'il convient de ne pas confondre immortalité et éternité.

 

 

 

 

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Des massacres de masse et de leurs causes

22 Août 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Complotisme

CorpsRougeAllongé - Régine Gaud

CorpsRougeAllongé - Régine Gaud

 

La théorie du complot enserre le monde et ce n'est pas pour son bien.

 

Derrière le massacreur, celui qui endosse l'habit du bourreau, il y a toujours une victime supposée. C'est à dire quelqu'un qui suppose qu'il est déjà, qu'il est en train de devenir, qu'il va bientôt être une victime. Une victime parce que l'autre n'aurait déjà plus qu'une idée en tête : l'éliminer. Il a une mentalité d'assiégé. Pour lui, tous ceux qui s'agitent au-delà des murs de la citadelle ne veulent qu'une seule chose : sa perte.

Pour les nazis, l'ennemi essentiel de la nation allemande, c'est la nation juive, la seule qui lui fait face véritablement. Pour Hitler, "la guerre doit se terminer par l'extermination du peuple juif, pas par celle du peuple aryen."  La nation juive est la seule qui peut la corrompre, la pervertir et la faire disparaître. Ce que Hitler, encore lui, résume par cette formule : "Les Juifs salissent le sang des Allemands".
La nation allemande est donc la victime d'un complot universel qui peut produire ses effets en tout lieu à tout moment et sous les formes les plus diverses : aussi bien celle du paysan juif des plaines ukrainiennes que le banquier new-yorkais, le juif bolchévique, le petit commerçant ou le bourgeois intégré de Berlin.

Il y a les ennemis du peuple allemand, il y a aussi les ennemis du peuple. Avec le régime soviétique, n'importe qui peut être un agent du complot impérialiste contre le peuple : l'ingénieur, le professeur, l'étudiant, le médecin, l'employé, l'ouvrier, le koulak, le général de l'Armée Rouge, le membre du parti. Tous sont susceptibles d'être liquidés d'une manière ou d'une autre. Et c'est bien ce qui s'est passé.

Le problème, c'est qu'au regard de l'histoire, le complotiste, une fois qu'il s'empare du pouvoir, est terriblement plus massacreur que le "comploteur" désigné. 
À la fin, dans l'esprit du complotiste, le complot est effectif uniquement parce que l'autre n'est pas comme soi, l'autre n'est pas soi. Et n'être pas soi revient à appartenir tout entier au camp du Mal. À ce titre les emplois de "petit Satan", de "suppôt du diable" qu'on a vu fleurir ces dernières décennies pour désigner le "comploteur" ne sont nullement métaphoriques. Ils veulent dire littéralement la toute puissance de celui-ci.

Alors quand les autres ne sont plus envisagés que comme ceux qui vont anéantir les siens, les grands massacres peuvent recommencer.

 

 

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La volonté de Dieu

14 Août 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes

Dieu n'est pas une fissure dans un mur - photo Sylvie Paponnet.

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"La volonté de Dieu - cette asile de l'ignorance
  Baruch Spinoza.

 

On ne pourrait connaître Dieu que par une théologie négative*, c'est-à-dire parce que nous ne savons pas, ce qui ne sera donc rien d'autre pour Spinoza qu'une doctrine de l'ignorance, une réduction de l'homme à l'ignorance
Il y aurait alors cette docte ignorance, réflexive, en contraste avec une sotte ignorance sans conscience d'elle-même. Mais qu'elle soit sotte ou sage, Spinoza la fustige**.  De ce point de vue la théologie négative est, certes, une ignorance sage mais une ignorance quand même qu'il oppose vigoureusement à un rationalisme absolu à travers lequel la connaissance de Dieu peut libérer l'homme de l'ignorance et de la servitude. ‬
"La volonté de Dieu - cette asile de l'ignorance" s'inscrit bien dans cette opposition ignorance / raison  parce que pour ceux qui  défendent la volonté de Dieu sous cette forme, elle est inconnaissable. C'est une autre façon de dire "les voies du Seigneur sont impénétrables". Ce que Spinoza rejette absolument. 

 

À partir de Spinoza, il peut donc avoir une critique forte de cette théologie négative qui depuis longtemps me semble un mode de la pensée particulièrement pernicieux puisqu'il élève l'ignorance au rang des beaux-arts et qu'en bloquant l'accès à une connaissance positive, il laisse le champ libre aux hermenautes de tout poil qui ne demandent qu'à s'en donner à coeur joie.‬
D'autant plus que ce n'est pas un mode de la pensée réservée à certains apologistes du Dieu chrétien mais qu'on le voit à l'oeuvre dans d'autres domaines de la pensée - dans le champ politique ou dans le champ artistique, par exemple. Là si on se donne le pouvoir de dire, à l'infini, ce qu'une chose n'est pas, on interdit nécessairement à l'autre la légitimité d'une connaissance par l'affirmation. Et du coup, c'est la fête au village puisqu'on croit trouver les moyens d'acquérir un pouvoir hors de toute discussion, hors de toute mesure.

 

Enfin, il faut préciser que pour Spinoza, nous ne connaitrons jamais toutes les causes infinies de la nature. Mais celles dont l'homme se saisit, il peut les connaître. Tout ce qui lui arrive ne lui est pas incompréhensible, il sait qu'il y a des causes. Des causes qu'il peut ignorer mais des causes quand même. Tout est en droit connaissable. Ou pour le dire autrement, il y a des énoncés inédits, aucun n'est indicible. Ainsi, l'ignorance est relative à nous, il n'y a pas d'ignorance en soi. Elle n'est pas ce mal absolu qui nous condamne à jamais, simplement notre lot le plus commun.‬

 

 

* La théologie négative se base (entre autres) sur les écrits de Denis l'Aréopagite qui était un Chrétien inspiré par les Néoplatoniciens. Cette théologie a influencé beaucoup de philosophes et mystiques du Moyen-Âge, mais pas seulement. Selon cette théologie on ne peut pas connaitre positivement Dieu fondamentalement incompréhensible par la seule intelligence, mais par la négation de ce qu'on sait comme étant des propriétés de ses créatures, et ainsi on peut savoir ce qu'il n'est pas. C'est donc une approche de la théologie qui consiste à insister plus sur ce que Dieu n’est « pas » que sur ce qu'il est.

 

**Avec d'ailleurs plus de clémence pour celle qui est sotte.

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À Deauville

11 Août 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Julie Eloy

 

Texte & Photos - Julie Eloy
 

Un soir d'orage ou de pluie, les soirées ont passé.
Il y a les intentions, les attentions, mais aussi par chance, trouver un trésor dans le miracle de nous-même.
Honneur majestuel.

S'ils étaient dans le désert, en secret les coeurs s'embellissaient.

 

À Deauville

 

Espérons avec des coeurs (charmants) qui comme des gouttes de pluie ou de soleil se prononcent avec de meilleures idées ou avec l'imagination trouvent des conclusions et mettent en relief les plus beaux rêves de perles...

La romance, c'est la continuation d'une Histoire.

 

 

 

 

 

 

Les objets symbolisent comme des lunettes pour voir les tableaux, comme les lettres de l'alphabet.
Descendre ou monter les escaliers comme la Vénus de Milo.
Trouver un refuge chez Monet ou un château dans un pays exaltant.
Espérant que je ne suis qu'un point de fuite. L'amour est sans fin.

Cuerma.

 

 

 

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Comportement inapproprié

10 Août 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref

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Une lunette de toilettes a eu récemment à mon égard un comportement inapproprié. À plusieurs reprises, elle m'a pincé la fesse gauche jusqu'à m'en faire crier de douleur. Comment dois-je réagir?
J'ajouterai qu'elle était légérement fêlée. Est-ce une excuse ?

 

 

 

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Critique de la délibération

5 Août 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes, #Les trains que nous prenons

Apparition - photo Gérard Dubois

Apparition - photo Gérard Dubois

 

Si quelqu'un est épuisé par cette habitude de toujours délibérer avec lui-même pour chaque décision à prendre, il se tournera vers moi car je suis, par ma personne, une critique vivante de cet entre-soi infernal.
Pour décider, c'est très simple, je choisis le moment où je n'ai plus à choisir. Quand le choix à faire tombe comme un fruit mûr.
Plutôt à l'écoute de soi que de provoquer les choses en tentant d'actionner une volonté incertaine et aveugle.
En fait ma vie, qui s'inscrit dans un continuum, à travers des cheminements complexes et mystérieux que je n'ai pas toujours la prétention de comprendre, prend ses grandes décisions à ma place.
Avantage de cette pièce telle que je la joue. Le remords, personnage odieux, quitte la scène avec sa réplique unique et lancinante ; « J'te l'avais bien dit ! »

À vrai dire, l'action précède toujours le possible. Celui-ci, je ne peux l'envisager qu'au futur antérieur : « Ah ! telle chose aura été possible ». Et ce possible au futur antérieur, je le regarde comme je contemple le paysage à partir d'un train, sans culpabilité, la sœur jumelle de l'autre personnage, avec le sentiment d'appartenir à un autre monde que ce paysage qui défile.
Ainsi je n'évolue que dans un seul monde, et l'idée même de plusieurs mondes possibles m'est étrangère.

 

Alors on me dira : Vous piétinez le libre-arbitre. Vous vous soumettez à la fatalité. Avec vous que devient cette vertu qui donne la force d’affronter le destin et, en effectuant les bons choix, de ne pas abdiquer devant lui. Et en conséquence, rien de grand ne pourra jamais sortir de votre philosophie.
À cela, j’aurai répondu – par avance. Qu’en savez-vous ? Par ailleurs, j’ai toujours fait peu de cas de cette problématique du libre-arbitre parce que la vie est la vie, un train est un train, et la vie, un train, qui, quoi qu’il en soit de vos belles décisions, trace sa voie inexorablement.

 

 

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Considération spinozienne

4 Août 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Considérations spinoziennes

photo Gérard Dubois

photo Gérard Dubois

 

Quand la perfection est la réalité, alors il est possible de penser que Dieu existe. Et par voie de conséquence qu'il est immanent à toute chose. Du coup, ce n'est pas le diable qui se cache dans les détails, mais Dieu lui-même. Il est dans chacun d'entre eux, aussi infime soit-il. Ça va sans dire.
À ce titre, il devient légitime de s'esclaffer :  Dieu, c'est à dire l'Univers.

 

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Ballad of a thin man

31 Mai 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Des traductions

 

Paroles et traduction de "Ballad Of A Thin Man"
Album 
Highway 61 Revisited, 1965
Ballad Of A Thin Man (Ballade d'un homme étriqué)

 

You walk into the room

Tu entres dans la chambre

with your pencil in your hand

ton crayon à la main

you see somebody naked

tu vois un homme tout nu

and you say, who is that man ?

et tu dis, c’est quoi ça?

You try so hard

Tu fais de gros efforts

but you don't understand

mais tu ne comprends pas

just what you'll say

vous diriez quoi, vous ?

When you get home

En entrant chez vous.

 

Because something is happening here

Parce qu’il se passe bien quelque chose ici

but you don't know what it is

mais tu ne sais pas quoi

do you, Mister Jones ?

n'est-ce pas, Mister Jones ?

 

You raise up your head

Tu lèves les yeux

and you ask, is this where it is ?

et tu demandes, on est bien là où on est ?

And somebody points to you and says

Et quelqu'un te pointe du doigt et dit

It's his

c'est à lui

and you say, what's mine ?

et tu dis, qu'est-ce qui est à moi ?

And somebody else says, where what is ?

Et quelqu'un d'autre dit, où est quoi ?

And you say, oh my god

Et toi tu dis, bon dieu

Am I here all alone ?

Suis-je seul à ce point ici ?

 

Because something is happening here

Parce qu’il se passe bien quelque chose ici

but you don't know what it is

mais tu ne sais pas quoi

do you, Mister Jones ?

n'est-ce pas, Mister Jones ?

You hand in your ticket

Tu tends ton billet

and you go watch the geek

et tu vas voir le croqueur de poulet

who immediately walks up to you

qui te sautes dessus

when he hears you speak

dès qu’il t’entend parler

and says, how does it feel

et dit, quel effet ça fait

to be such a freak ?

d'être un monstre comme toi ?

And you say, impossible

Et tu dis, c’est pas possible

as he hands you a bone

quand il te tend un os

 

Because something is happening here

Parce qu’il se passe bien quelque chose ici

but you don't know what it is

mais tu ne sais pas quoi

do you, Mister Jones ?

n'est-ce pas, Mister Jones ?

 

 

You have many contacts

Tu as beaucoup de contacts

among the lumberjacks

parmi les bûcherons

to get you facts

ils te donnent du réel

when someone attacks your imagination

quand on attaque ton imagination

but nobody has any respect

mais personne ne te respecte

anyway they already expect you

simplement ils sont là à attendre

to just give a check

que tu fasses ton chèque

to tax-deductible charity organizations

caritatif, déductibles des impôts

 

You've been with the professors

Tu as été avec des professeurs

and they've all liked your looks

et tous ils ont aimé ton physique

with great lawyers you have

avec de grands avocats tu as

discussed lepers and crooks

discuté des lépreux et des escrocs

you been through all of

tu as traversé toute

F. scott fitzgerald's books

l’oeuvre de F. Scott Fitzgerald 

you're very well read

tu es très cultivé

it's well known

tout le monde le sait

 

Because something is happening here

Parce qu’il se passe bien quelque chose ici

but you don't know what it is

mais tu ne sais pas quoi

do you, Mister Jones ?

n'est-ce pas, Mister Jones ?

 

Well, the sword swallower, he comes up to you

Bon, l'avaleur de sabres, il vient vers toi

And then he kneels

voilà qu’il s'agenouille

he crosses himself

il fait le signe de la croix

and then he clicks his high heels

ensuite perché sur ses talons, il les claque

and without further notice

de but en blanc

he asks you how it feels

Il te demande comment ça fait

and he says, here is your throat back

et il ajoute, tiens reprends ta gorge

thanks for the loan

et merci pour le prêt.

 

Because something is happening here

Parce qu’il se passe bien quelque chose ici

but you don't know what it is

mais tu ne sais pas quoi

do you, Mister Jones ?

n'est-ce pas, Mister Jones ?

 

Now you see this one-eyed midget

Maintenant tu vois ce nain, le borgne

shouting the word now

qui hurle le mot maintenant

and you say, for what reason ?

alors tu dis, mais pourquoi ?

and he says, how ?

et il dit, comment ?

And you say, what does this mean ?

Et toi, c’est quoi ce cirque ?

and he screams back, you're a cow

et il hurle à nouveau, t’es qu’une vache

give me some milk

donne-moi ton lait

or else go home

sinon, dégage, rentre chez toi.

 

Because something is happening here

Parce qu’il se passe bien quelque chose ici

but you don't know what it is

mais tu ne sais pas quoi

do you, Mister Jones ?

n'est-ce pas, Mister Jones ?

 

Well, you walk into the room

Bon, tu entres dans la chambre

like a camel and then you frown

comme un chameau et les sourcils en dedans

you put your eyes in your pocket

tes yeux sont dans ta poche

and your nose on the ground

et ton nez au niveau du sol

there ought to be a law

il aurait dû y avoir une loi

against you comin' around

contre ta présence ici

you should be made

on devrait t’obliger

to wear earphones

à porter des écouteurs

 

Because something is happening here

Parce qu’il se passe bien quelque chose ici

but you don't know what it is

mais tu ne sais pas quoi

do you, Mister Jones ?

n'est-ce pas, Mister Jones ?

 

 

 

 

 

 

 

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Comme si...

30 Mai 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'instant qui vient, #Obsessionnels et hystériques

 

 

Pourquoi est-ce qu'il y a ces chansons qui s'accrochent à nous comme si le temps écoulé l'avait été en pure perte ? Comme si rien n'avait eu lieu.
Comme si entre la première fois où nous avions entendue l'une d'elles et maintenant, il y aurait eu un blanc.

Pourquoi résonnent-elles comme des promesses jamais tenues, comme un remord ?

La faute, peut-être, à un riff sur un orgue Hammond. 

Si bien que ces chansons nous laissent entendre à quel point la vie n'est qu'un toujours recommencé, c'est à dire à chaque instant à neuf un commencement.
Si bien encore, pour cette unique raison, les femmes manquent de temps pour atteindre un au-delà de l'enfance et les hommes restent cantonnés dans des enfantillages.

 

 

 

 

 

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Mépris de classe

30 Mai 2016 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref

Mépris de classe

 

Rien ne devra plus exister hors la vindicte populaire. Elle seule aura droit de cité. Tout le reste sera nécessairement passé sous    silence.

 

 

 

 

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