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éloge de la mollesse
Articles récents

Jésuite moi-même

12 Novembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

Jésuite moi-même

 

 

 

- Si tu considères que la volonté d’entrer dans le détail des choses, d’aller dans les plis de la  pensée, de mettre à jour des signifiants plus ou moins conscients, c’est du jésuitisme, alors oui, je suis jésuite, et même jésuitissime.

 

******

 

Pendant toute mon enfance, j'ai entendu ma mère traiter mon père de jésuite. Traiter est le terme exact. Il ne s'agissait pas à proprement parler d'une insulte, mais utilisé par elle, le mot avait tout de même un sens très péjoratif..

Il semble qu'elle savait précisément, en l'appliquant à mon père, quel comportement cela recouvrait, mais elle ne l'a jamais explicité, si bien que je suis toujours resté dans l'expectative d'un sens précis à donner à ce mot.

"Ce que tu peux être jésuite", relevait sans doute d'un sens communément admis, quelque chose comme hypocrite, dissimulateur, excessivement policé, faussement doucereux... Allez savoir !

 

Le dictionnaire de l'Académie française de 1986 donne de jésuitisme, la définition suivante : " XVIIème siècle. Dérivé de jésuite, toujours en mauvaise part. Se dit de la doctrine religieuse et morale des Jésuites. Fig. Attitude qui manque de franchise, de sincérité, qui dissimule les intentions réelles, c'est du jésuitisme. Le jésuitisme d'une argumentation, son caractère tortueux, équivoque".

Parmi les synonymes du mot, les plus fréquemment utilisés, on trouve, excusez du peu : perfidie, duplicité, hypocrisie, sournoiserie, simulation, mensonge, feinte, cachotterie, comédie, fausseté, fourberie, machiavélisme, tartufferie, astuce, ruse, malice, malignité, rouerie, roublardise, traitrise.

 

Ma mère avait-elle tous ces synonymes en tête lorsqu'elle traitait mon père de jésuite ? Le tenait-elle vraiment en si mauvaise part ? Je n'ose y croire.

 

 

 

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Dieu s'en fout

10 Novembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Le désir en toutes lettres, #Déposer les nageoires, #Considérations spinoziennes

      

 

Mes trop chers frères,

à travers les espaces stellaires,

un message vient 

de nous parvenir.

Dieu lui-même

semble nous parler.

Je ne suis pas 

son prophète

mais à travers 

ce que je comprends

il n’en a vraiment,

mais vraiment

rien à ...

 

Mes pauvres amis,

si vous saviez...

croyez-vous que

du fond de l’univers

j’ai envie de

m’intéresser

à votre petit

grain de poussière.

 

J’en ai vraiment

rien à carrer

si la terre ne

tourne pas rond.

J’en ai vraiment

rien à cirer

que vous marchiez

à côté de

vos pompes.

 

 Si vous voulez

de mes nouvelles,

d’une nature

contemplative,

j’interprète

les galaxies.

Voilà comment

je passe mon temps.

 

J’en ai vraiment

rien à carrer

si la terre ne

tourne pas rond.

J’en ai vraiment

rien à cirer

que vous marchiez

à côté de

vos pompes.

 

Votre univers

qui s’amplifie,

qui n’connaît pas

la modestie,

un jour ou l’autre

trop à l’étroit

il faudra bien

que je le crève,

d’un coup d’aiguille

ça suffira.

 

J’en ai vraiment

rien à carrer

si la terre ne

tourne pas rond.

J’en ai vraiment

rien à cirer

que vous marchiez

à côté de

vos pompes.

 

En attendant,

restez tranquille.

Ayez juste

de l’affection

pour le proche 

pour le lointain.

et pour  l’inconnu.

et tout ira bien.

 

Même si j’en ai

rien à carrer

que la terre ne

tourne pas rond.

J’en ai vraiment

rien à cirer

que vous marchiez

à côté de

vos pompes.

 

Je ne connais pas

votre mesure.

Si vous l’pouvez,

imitez-moi,

mais notez-bien

que je m’en fous.

Je n’vous demande

rien du tout.

 

Je n’vous aime pas.

Ils nous aiment pas.

 Je n’vous aime pas.

Ils nous aiment pas.

Je n’vous aime pas.

Ils nous aiment pas.

 

Dieu s'en fout  paroles :Christophe Eloy - musique, chant, guitare : Mourad  Khireche - percussions : E. Ganter : collages - Régine Gaud : photo - Gérard Dubois

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Au moins une fois l'an

9 Novembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref, #au regard de l'éternité

Main augustinienne (quoique un peu grassouillette) - photo Gérard Dubois

Main augustinienne (quoique un peu grassouillette) - photo Gérard Dubois

 

Au moins une fois l'an,
Il est de bon ton
de citer saint Augustin.

 

"Dieu qui est éternité ne s'occupe que d'éternité".

et encore,

"La mesure de l'amour, c'est aimer sans mesure"

 

 

 

 

 

Musique et interprétation - Mourad Khireche, paroles - Christophe Eloy

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Denise (et les autres) au téléphone

7 Novembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'instant qui vient

Le mal du siècle - photo Gérard Dubois

Le mal du siècle - photo Gérard Dubois

 

Hallucinant ! Ces gens qui apparemment se connaissent n'ont même plus la volonté et a fortiori le plaisir de "se faire la conversation". Il devrait y avoir des lois contre ça.

En fait, dans nos sociétés, on déserte de plus en plus la scène d'énonciation au profit d'un rêve d'ubiquité.
Le face à face, à la fois si exaltant et si traumatisant est ainsi placé directement en concurrence avec une autre situation d'énonciation où les corps sont absentés, mis à distance, comme si, unique vecteur depuis toujours dans la relation humaine, ils pouvaient enfin trouver du repos dans cet évitement.

 

Irrésistiblement, je pense à ce film de 1996, oh combien prémonitoire : "Denise au téléphone". La bande-annonce se termine par   :   ............................................PROCHAINEMENT.

Désormais, prochainement, c'est maintenant !

 

 

 

 

 

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Obsessionnels et hystériques

6 Novembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Obsessionnels et hystériques

Tata et Xixi - photo Gérard Dubois

Tata et Xixi - photo Gérard Dubois

La meilleure amie de l'obsessionnel : L'eau qui coule à la source. Elle parle sans cesse et jamais ne se répète.

Contrairement à l'idée reçue, nous dirons que l'obsessionnel fuit tout ce qui est de l'ordre de la répétition. C'est là sa véritable obsession. Alors que l'hystérique, lui, se vautre dans la répétition. Elle est son horizon indépassable. Hors de la répétition, rien ne vaut d'être vécu.

On peut donner une dimension philosophique à ces deux versants. L'épicurien fait sienne la formule d'Héraclite : "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve". Son plaisir est là, que chaque jour soit nouveau, alors que le stoïcien veut faire de la répétition une prison dorée. Un lieu dans lequel tout revient toujours au même et où il saura se tenir du mieux qu'il doit. Il en fera même sa vertu.

 

**********

 

Un ton de moraliste : Ça ne peut pas faire tant de mal que ça de se sentir, de temps en temps, un petit peu coupable de quelque chose. Par exemple, d’être ce que l’on est.

L'hystérique n'a jamais honte de rien. Il est tellement persuadé à force de toujours y revenir qu'il ne peut résider que là où il est, que la honte ne peut plus l'atteindre d'aucune manière. Alors que c'est bien elle qui pousse l'obsessionnel à fuir toujours plus loin.

 

**********

 

Principe cognitif : Avec l'intelligence, le problème résolu une fois, doit l'être pour toujours.

Ça, c'est bien une idée d'obsessionnel. Surtout pas de vagues. Une fois et on passe à autre chose. Avant tout, pas de répétition.
Ce qui fait que l'intelligence n'est pas forcément à la fête avec l'obsessionnel. Pour débusquer un problème, elle a besoi
n de récurrences, que le problème se répète un certain nombre de fois pour pouvoir être identifié. Et ce n'est pas ce type qui ne pense qu'à ailleurs, qui n'a en tête que des commencements qui lui sera d'un grand secours.
Ceci dit, à l'inverse, une fois le problème résolu, l'hystérique ne saura pas s'en satisfaire. Il faudra qu'il y retourne. Avec lui l'intelligence est systématiquement remise en cause. Il y a une insatisfaction de l'hystérique vis à vis du travail de l'intelligence qui est consternante.

Du coup, si on considère que l'humanité est divisée en deux grandes catégories : les obsessionnels et les hystériques (justement), on comprend facilement que pour l'intelligence, rien n'est jamais gagné.

 

**********

 

Mon choix est déjà fait et depuis longtemps : Lorsqu’il faudra choisir entre l’ataraxie (1) épicurienne et l’apathie stoïcienne, je n’hésiterai pas.

Le stoïcien s'obstine à chercher dans la répétition des jours, des preuves de sa vertu. Au bout du compte, ce qu'il récolte, c'est un épuisement, un abrutissement de type apathique.
En revanche, celui qui va par les chemins, le ventre débarassé de toute souffrance, gonflé de sa propre quiétude, atteint à une des formes les plus élevées du plaisir. On l'appelle épicurien.

(1) L’ataraxie (du grec ἀταραξία / ataraxía signifiant « absence de troubles ») apparaît d'abord chez Démocrite et désigne la tranquillité de l’âme résultant de la modération et de l’harmonie de l’existence. Elle provient d’un état de profonde quiétude, découlant de l’absence de tout trouble ou douleur. Cette notion apparaît à l'époque d'Épicure.

 

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Désolé, mais à moi, on ne la fait pas : Je ne crois pas du tout à cette histoire de fusion entre les êtres. Parce que, tout simplement, dans le rapport avec l’autre, le réflexe par défaut, c’est NON. Ensuite viennent les oui pourquoi pas, oui peut-être, oui sans doute, on verra…

L'hystérique fonctionne au fusionnel, bien sûr. C'est son carburant. Dans son rapport à autrui, il est preneur de tout ce qui est susceptible d'amplifier sa présence au monde.
Par contre l'obsessionnel regarde cette hypothétique fusion (avec autrui) avec énormément de circonspection.

 

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Pétanque philosophale. (avec Leyokki Tk )

On considère que le cochonnet, c'est la conscience (dixit Leyokki Tk). Les boules qui gravitent autour de lui : les perceptions.
Lorsqu'une de celles-ci viendra à se coller, jusqu'à toucher ce cochonnet, les joueurs, après les cris d'enthousiasme en usage, se prendront la main et feront cercle autour de cet objet unifié et s'exclameront :
- Pure Réflexivité, Pure Réflexivité (par deux fois), célébrant ainsi cet instant singulier où la perception se révèle être le reflet exacte et comme amplifié de la conscience. Cet instant si rare d'une perception enfin absolument conscientisée.

C'est cet instant privilégié, singulier, à haute teneur qualitative que guette l'obsessionnel. Cette recherche est pour ainsi dire sa raison de vivre, son graal.
Alors que l'hystérique se plaît dans une répétition de type quantitatif des instants de vie. La quantité se suffisant à elle-même. Elle lui procure ce qu'il attend.

 

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À la terrasse d'un café : Il lui dit : - C'est tout de même formidable. Ta fatigue, toujours légitime, et la mienne, toujours suspecte.

Ainsi va l'obsessionnel. Ses émotions, ses sentiments, ses affects, aussi bien de son point de vue que de celui de l'autre, n'ont pas de formes bien définies. Ils sont plutôt de l'ordre de la page blanche, du recommencement mais chaque fois un nouveau commencement; du surgissement.

L'hystérique, bien sûr, évolue dans le monde des vérités reconnues où chaque affect a un nom et un seul. Et sa fatigue est une fatigue bien réelle, tout ce qu'il y a de plus légitime.

 

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Le sage et le philosophe.

Le sage de l'Orient incarne la sagesse, il parle à travers elle, pour elle; il en est le porte-parole. Quand il dit "je", c'est la sagesse qui parle, et non plus le sage. Pour la sagesse, le sage utilise cette figure de style qu'on appelle la prosopopée, c'est à dire qu'à travers lui, il la personnifie.
Le sage est le sujet préféré de la sagesse. Ils en viennent à s'identifier l'un à l'autre.

Le philosophe, lui, est comme chacun sait, l'ami de la sagesse, et c'est très différent. Il se contente de la tutoyer, et par ce "tu", il la tient à distance, et ainsi il la constitue en objet de connaissance.
Ses pensées, à son propos, peuvent la transpercer de part en part, l'illuminer d'éclairs, la faire flamboyer. Mais sitôt que sa pensée se retire, elle redevient ce qu'elle est, un astre noir.

À partir des épisodes précédents, on peut logiquement en déduire, me semble-t-il, que l'hystérique est le s...? et l'obsessionnel est le p......... ?

 
 
 
 
 
 

 

 

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Obsessionnels et hystériques (2)

6 Novembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Obsessionnels et hystériques

La carte et le territoire - photo Gérard Dubois

La carte et le territoire - photo Gérard Dubois

Oui, bienheureux les définis, car ils n'ont pas besoin de se trouver.
Et merveilleux les indéfinis, car ils créent le monde.
    Étienne Magnin
 

 

C'est l'obsessionnel qui se préoccupe de la carte. Il a toujours le souci d'établir une relation entre son ici et le lieu de son futur exode.
Pour l'hystérique, seul compte le territoire, puisque c'est celui-ci qu'il investit et emplit de sa présence. Sa seule présence dans l'espace lui suffit pour s'y repérer.

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Il y a la fluidité de la personnalité obsessionnelle et les automatismes du caractère hystérique. Quand les automatismes prennent le pas, il faut commencer à s'inquiéter sérieusement. La vie sera principalement déterminée par ces répétitions. Mais quand la dialectique s'épuise au profit exclusif de la fluidité, les dégats peuvent être là aussi très important. C'est la fameuse liberté sans contrainte.

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L'hystérique devient spécialiste de..., alors que l'obstination n'est pas le fort de l'obsessionnel. Il préfère papillonner.

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Globalement, les hystériques dominent nos sociétés. Les obsessionnels y tiennent un second rôle. On peut penser des groupes humains où ce serait l'inverse. Par exemple, des sociétés nomades ou à tendance nomadique.
Dans les rapports entre eux, l'hystérique a besoin de l'obsessionnel pour lui porter témoignage, pour que celui-ci lui dise la vérité de cette identité construite à travers d'infinies répétitions. Il recherche l'assentiment de l'obsessionnel pour qu'il lui dise que tous ces efforts n'ont pas été en vain. Dans l'autre sens, l'obsessionnel trouve dans l'hystérique ce qui pourra venir combler son vide, son manque.

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En fait, un couple hystéro/obsessionnel a pas mal de chances de bien fonctionner. Et peut-être même plus que des couples hystéro/hystérique ou obsessionnel/obsessionnel. C'est la fameuse complémentarité des opposés.

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Les souvenirs précis ne sont certainement pas l'apanage de l'obsessionnel.

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Comportement de l'hystérique : Dans une situation nouvelle, pour agir, il ne se préoccupera que très peu des détails. Une trop nette attention à ceux-ci risquerait d'entamer sa motivation, son vouloir-faire. Il ne les prend en considération qu'au dernier moment, lorsqu'il est vraiment confronté à eux. Il part d'une vision tout à fait générale, qu'on pourrait appeler politique. Sur le terrain, le technique doit suivre, subordonné qu'il est par la volonté hystérique.
La raison en est simple, l'hystérique évolue toujours en territoire déjà conquis. Les gestes à effectuer doivent être a priori connus. Il suffit de les répéter. La nouveauté n'est pas là pour le surprendre. D'ailleurs, elle est presque fautive.

L'hystérique modélise le monde.

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La modernité est un âge d'or pour l'obsessionnel. Toute une période pendant laquelle chaque artiste, par son geste, doit être en rupture avec ceux qui l'ont précédé. Toute répétition est éminement suspecte. Pour le moderne obsessionnel, la rupture est le moyen qui permet d'éviter la sempiternelle répétition des formes. Sa formule est : rupture avec la répétition.
Seulement voilà, le renouvellement des formes s'épuise, et entretemps, le « ça ne se fait plus », passe dans d'autres domaines comme l'économique et le politique. Et alors, l'hystérique reprend la main. Il mime le mot d'ordre moderne pour mieux l'inverser. Avec lui, la rupture sera privilégiée pour être répétée à l'infini. La formule devient donc : répétition à tout prix de la rupture.
Mais en reprenant à son compte la rupture moderne, il cherche à auréoler son action du prestige de la modernité artistique. Il ne trompe que lui-même.

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Pour que du progrès, dont l'idée même vient à nous manquer, ait lieu, il faudrait la conjugaison des deux formules. Rupture avec la répétition du conservatisme, (formule de l'obsessionnel), et aussi pour pouvoir aller continument de l'avant : Répétition de la rupture, (formule de l'hystérique). En fait, la continuité induite par l'idée de progrès ne peut être prise en compte à part entière ni par l'hystérique ni par l'obsessionnel, c'est donc bien la conjonction de ces deux natures, chacune prise dans leur complétude qui pourra produire du progrès.


 

 

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Le dernier Woody Allen

3 Novembre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Cinéma

 

- C'est pas son meilleur.

- Rappelle-moi, c'était quand déjà, son meilleur ?

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Restrictif

26 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref, #Politiquement vôtre

Jean-Luc Mélanchon

.

Il y a peu, Jean-Luc Mélanchon déclarait : " Avec les communistes, j'irai jusqu'à la mort. Mais attention, je ne ferai pas un pas de plus."

 

 

 

 

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Monsieur Hulot

24 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #En bref

Photo Gérard Dubois

Photo Gérard Dubois

 

Pour Monsieur Hulot, nous allons être obligés de changer si nous ne voulons pas disparaître. En fait non, ça ne se passera pas comme ça. D'abord, nous allons disparaître, et ensuite nous changerons.

 

 

 

 

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L'esprit d'à propos

20 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'instant qui vient

Encore debout / toujours assis - photo Gérard Dubois

Encore debout / toujours assis - photo Gérard Dubois

 

Il y a des gens, ils parlent, ils savent donner cette impression qu'ils ont déjà pensé de longue date à tout ce qu'ils sont en train de dire. Leur pensée est sans doute profonde comme un caveau. Chaque idée doit y être rangée, étiquetée avec soin et disponible pour revenir en surface à l'instant précis où elle doit être utilisée dans la parole.

Je trouve ça absolument épatant, je les envie beaucoup ; moi qui appartient à cette vaste communauté des éternels-pris-au-dépourvu, les toujours-recalés-de-l'instant-présent.

 

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A Man Needs A Maid

15 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Des traductions

A Man Needs A Maid
Paroles et traduction de «A Man Needs A Maid» 
Album Harvest, 1972
A Man Needs A Maid (Un Homme A Besoin D'une Servante)

 

 

My life is changing in so many ways

Ma vie a tellement changé
I don't know who to trust anymore
Je ne sais plus à qui faire confiance
There's a shadow running thru my days
Il y a une ombre qui court dans ma vie
Like a beggar going from door to door.
Comme un mendiant de porte en porte

 

I was thinking that maybe I'd get a maid
Je pensais que je pourrais avoir une servante
Find a place nearby for her to stay.
je  trouverais un endroit pas trop loin pour qu'elle y vive
Just someone to keep my house clean -
Simplement quelqu'un pour tenir ma maison propre
Fix my meals and go away.
Préparer mes repas et s'en aller


A maid - A man needs a maid.
Une servante - Un homme a besoin d'une servante

 

It's hard to make that change

C'est dur de faire que ça change
When life and love turns strange and old

Quand la vie et l'amour te rendent étrange et vieux

To give a love, you gotta live a love.

Pour donner de l'amour, tu dois vivre un amour
To live a love, you gotta be part of.
Pour vivre un amour, tu dois faire partie de l'amour.


When will I see you again ?
Quand te reverrai-je ?

 

A while ago somewhere I don't know when
Il y a un moment quelque part je ne sais plus quand
I was watching a movie with a friend.
Je regardais un film avec un ami
I fell in love with the actress.
Je suis tombé amoureux de l'actrice
She was playing a part that I could understand -
Elle jouait un rôle que je pouvais comprendre
 

A maid - A man needs a maid.

Une servante- Un homme a besoin d'une servante

 

When will I see you again ?
Quand te reverrai-je ?

 

 

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L'acmé d'une carrière

14 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

                                                À votre service - photo Sylvie Paponnet.

 

L'autre jour, un petit groupe d'élèves a frappé à ma porte à l'heure de l'apéritif. Ils voulaient avoir plus d'informations à propos de ce que j'avais appelé "le grand dilemme de la princesse de Clèves". Je leur ai dit que ça pouvait bien attendre jusqu'à demain. Non ça ne pouvait pas attendre jusqu'à demain. J'ai donc passé trois bon quarts d'heure à leur expliquer dans le détail "le grand dilemme de la princesse de Clèves". Trop mignon.

À la fin, ils voulaient même un questionnaire à faire pour le lendemain, pour mieux comprendre, m'ont-ils dit. Mais là, j'ai vraiment dit non. Tout de même, il y a des choses qui ne se font pas. 

 

 

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Drive my car

13 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Des traductions

Il attend sa star - Gérard Dubois par Yannis Bautrait

Il attend sa star - Gérard Dubois par Yannis Bautrait

Paroles et traduction de "Drive My Car"

Album – Rubber soul (1965)

Drive My Car (Conduis Ma Voiture)

 

 

Asked a girl what she wanted to be

J'ai demandé à une fille ce qu'elle voulait faire plus tard

She said baby, can't you see

Elle a répondu, chéri, tu ne le vois pas ?

I wanna be famous, a star on the screen

Je veux être célèbre, une star de l'écran

But you can do something in between

Mais tu peux avoir ton rôle dans l'histoire

 

[Chorus]

[Refrain]

Baby you can drive my car

Chéri, tu peux conduire ma voiture

Yes I'm gonna be a star

Oui, je vais devenir une star

Baby you can drive my car

Chéri, tu peux conduire ma voiture

And maybe I'll love you

Et peut-être que je t'aimerai

 

I told the girl that my prospects were good

J'ai dit à la fille que mes perspectives d'avenir étaient bonnes

And she said baby, it's understood

Et elle a répondu, chéri, c’est tout vu

Working for peanuts is all very fine

Travailler pour des cacahuètes, c'est bien beau

But I can show you a better time

Mais moi je te propose une meilleure façon de prendre du bon temps

 

[Chorus]

[Refrain]

 

Beep beep'm beep beep yeah

Beep beep'm beep beep yeah

 

[Chorus]

[Refrain]

 

I told the girl I can start right away

J'ai dit à la fille alors je peux commencer tout de suite

And she said listen babe I got something to say

Elle a répondu, écoute, chéri, j'ai quelque chose à te dire

I got no car and it's breaking my heart

Je n'ai pas la voiture, et ça me brise le coeur

But I've found a driver and that's a start

Mais j'ai trouvé un chauffeur, et c'est déjà un début

 

[Chorus]

[Refrain]

 

Beep beep'm beep beep yeah... 

Beep beep'm beep beep yeah... 

 

 

 

 

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Il repassera par là

8 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #L'humeur des jours

Ciel blanc et noir parapluie - photo Gérard Dubois

Ciel blanc et noir parapluie - photo Gérard Dubois

 

À la terrasse d'un café, ce que j'aime énormément, c'est voir passer quelqu'un, et le voir repasser en sens inverse quelques minutes plus tard. Parce que là, il me donne des indications sur sa vie, ses occupations, peut-être habite-t-il non loin d'ici puisqu'il va et revient et ne se contente pas de simplement passer. Du coup la foule anonyme me devient pour un court instant plus familière.

Mais ce que j'adore encore plus, c'est quand ce quelqu'un passe dans un sens, et un peu plus tard, repasse dans le même sens ! Parce qu'alors là, comment a-t-il fait ? Comment cela a-t-il été rendu possible ?  Soudain, il peut vraiment y avoir du mystère dans ce monde.

 

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Dissidence secrète

5 Octobre 2015 , Rédigé par éloge de la mollesse Publié dans #Julie Eloy

D.D.  Dissidence Discrète

D.D. Dissidence Discrète

 

Photos - Sylvie Paponnet

Texte - Julie Eloy

 

En tout cas moi, c'est le petit matin et c'est vrai qu'il faut se perdre là...

 

Si comme un homme en costume vous arrivez ?

Moi, dans ma flaque, nous serons trempés...

le prix des places n'est pas cher, banal, mais si vous saviez écoutez...

moi, comme lui, on n'écoute plus...

 

 

Le bateau s'envole

Le bateau s'envole

 

Le bateau s'envole et seule moi ai pu un jour le voir...

le retrouver c'est mon cœur retrouvé et par delà mon esprit...

qui scintille comme il disparaît, voit naître le passé et le présent troublé.

 

Mais le futur, serrer les dents et n'y voir clair, à chaque coup, c'est la même chose, la même dérive, comment font-ils, le bateau à vapeur et ses rescapés, pour faire de la haute-voltige, de l'ultra-son.

Je reste clouée donc avec ma lanterne, ce serait candide si un jour nos talents se démontraient, se réunissaient...

 

 

En tout cas moi, c'est le petit matin

En tout cas moi, c'est le petit matin

 

 

ciao le plus irréel rêve qui est réel...

si vous paraissez dans le ciel obscur, je retourne dans l'obscurité, d'accord. En tout cas moi, c'est le petit matin et c'est vrai qu'il faut se perdre là...

le spectacle est agité, nerveux, baroque, et l'on a perdu d'avance, la clef de tous les chefs d'oeuvre, c'est de retrouver le chemin par soi-même, d'y voir un chiffre en puissance...

presque à chaque pas, on est dépossédés ! Le saurait-on qu'on manque son chiffre, son numéro, sa naissance, son nom... alors on tremble et on suit ce qu'on n'est pas. Si ce n'est pas le manque

d'inspiration c'est la dimension qui n'est pas respectée. Notre propre corps a des limites, des manières et ce serait injuste pourquoi ne pas dire un crime de nous empêcher d'être nous-mêmes... et il n'y a toujours que de faux-exemples. C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'exemple, que c'est nous l'exemple...

 

 

bateau céleste   vs   navire vikingbateau céleste   vs   navire viking

bateau céleste vs navire viking

 

 

Ce spectacle, s'il vous plaisait a des allures funèbres, oui, il nous l'apprend, que serait cette palissade sinon ? Ne le sachant, je m'y suis cachée et sans doute ne m'a-t-il pas aperçue et je ratais cette scène. Je naviguais dans un bateau céleste et je me croyais dans un navire-viking...

mes rêves lointains s'abandonnèrent comme une épave et cela devint un vaudeville avec une lettre au feu, des avions en feu et une brume, me disais-je, interminable...

 

 

 

mais le bateau reste toujours un mystère

mais le bateau reste toujours un mystère

 

je préférerais voir un film muet mais le bateau reste toujours un mystère et c'est ce qui nous pousse à vivre et à mourir...

si par hasard vous m'avez vu rêver et que moi le sauriez-vous jamais ?

 

Ce trouble mais

Je ne le déchiffrais

qu'à l'heure

Ou rêveuse comme rêveur

s'endorment et si se rappelaient

Les jours je les recompterais

Et si comme moi on décelait

Les meilleures données

Rêve ou réalité

Ce serait lié.

 

L'instinct de l'autre nous surprend comme nous n'en sommes pas sûrs et nous regardons ce miroir comme si nous l'avions finalement attendu … et s'il nous précède l'aveu nous semble incorrigible et s'il est dans nos rêves cela se devine ou se révèle...

malvenu donc de s'abstenir, subsisterait la cavalière qui ne s'est pas présentée et à qui l'on dit adieu.

Qu'il me faudrait alors être désobligée laissant mes cartes dans le feu qu'on croit... et le présent, si c'était mieux... sempiternel...

une vie ne se partage pas mais elle devrait... comme un songe qu'on devient...

 

 

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